Dans la région anglophone du Cameroun, la crise persistante a engendré une escalade de l’insécurité, des enlèvements et des confrontations violentes. Parmi les nombreux témoignages poignants, celui Stephane Essoh, un technicien en soudure chaudronnerie révèle les défis auxquels sont confrontés les habitants de la région.

Résidant désormais hors du pays,il partage son histoire marquée par les menaces de mort, les accusations infondées et les privations de liberté qu’il a dû endurer. Originaire de la région du nord-ouest, précisément du département de Bayo, notre protagoniste a été témoin de l’aggravation des troubles qui sévissaient dans la région. La nuit du 10 février 2021, son frère aîné a été enlevé, ajoutant une dimension personnelle à cette crise déchirante. Face à l’insécurité grandissante et à l’inefficacité de la police judiciaire, il a pris la décision difficile de quitter le pays en fin 2022.

Les confrontations régulières entre les forces de l’ordre et les rebelles ont eu des conséquences dévastatrices. Outre les pertes en vies humaines, ces violences ont entraîné des persécutions, des pertes matérielles et financières pour notre protagoniste et d’autres travailleurs de la région. La situation devenait intenable, le poussant à vivre dans la peur constante et à craindre pour sa vie.

Les circonstances ont pris une tournure encore plus sombre lorsqu’il a été injustement accusé de complicité dans la dénonciation des rebelles anglophones tués. En raison de son statut de francophone, il est devenu une cible pour les riverains qui le soupçonnaient d’être un informateur. Les menaces de mort se sont multipliées, le forçant à se cacher et à chercher la protection des autorités locales. Malheureusement, la police judiciaire s’est révélée impuissante face à cette crise persistante.

Pour échapper à cette atmosphère oppressante, notre protagoniste a fui vers la ville de Douala. Cependant, même là-bas, la peur et l’incertitude planaient, car les riverains de Bayo étaient à sa recherche. Il s’est retrouvé contraint de se cacher à Kousséri, dans le nord du pays, en attendant l’issue de ses démarches pour obtenir un visa pour le Canada, qui représente pour lui un espoir de recommencer une nouvelle vie en sécurité.

Le témoignage transperçant de notre protagoniste met en évidence les défis auxquels sont confrontés de nombreux habitants de la région anglophone du Cameroun. L’insécurité, les enlèvements, les accusations infondées et les menaces de mort ont créé un climat de peur, privant les individus de leur liberté fondamentale d’aller et venir en toute sécurité. Cet article vise à sensibiliser l’opinion publique sur la situation précaire dans laquelle se trouvent ces populations et à plaider en faveur d’une résolution pacifique de la crise anglophone.

Alors que le pays continue de chercher des solutions durables à cette crise, il est impératif que toutes les parties impliquées s’engagent dans un dialogue constructif et œuvrent ensemble pour garantir la sécurité et la dignité de tous les citoyens camerounais. La résolution pacifique de la crise anglophone est essentielle pour permettre à des travailleurs comme notre protagoniste de retrouver la stabilité et de reconstruire leur vie dans un environnement sûr et harmonieux.

Patricia Angonemane

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