C’est une guerre sans merci que le livre l’ancien directeur central et directeur national de la Beac retraité, qui a rebondi comme membre du gouvernement de la banque centrale des 6 États de la Cemac.L’infortuné a été heureusement rappelé à ordre par ces supérieurs. Cette situation rappelle l’éternelle problématique du mode de choix des dirigeants à la banque centrale.Blaise NSOM, Le Directeur Général du Contrôle Général (DGCG) de la Banque outrepasse ses prérogatives et croit pouvoir limoger son Gouverneur, le tchadien Abbas Mahamat Tolli . Un conflit est ouvert.

Un conflit de compétence vient d’éclater à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale. L’affrontement épistolaire est déclenché par le Directeur Général du Contrôle Général(DGCG), qui estime que le Gouverneur sortant, le tchadien Abbas Mahamat Tolli doit quitter le poste parce qu’arrivé en fin de mandat. Le patron de l’institution lui, attend d’être remplacé par ceux qui l’ont nommé

C’est par la correspondance n° 052/DGCG 2024 du 06 février 2024 adressée concomitamment au Vice-Gouverneur, le Secrétaire général et le Directeur Général de l’exploitation de l’institution d’émission, que le Directeur Général du Contrôle Général à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale indique en objet : « Arrêt des activités de Monsieur le Gouverneur ». Dans cette lettre dont nous avons reçu copie, le sieur Blaise SOM, ci-devant, Directeur général du Contrôle général indique que le Gouverneur dont le mandat est échu dès ce 07 février, n’a plus compétence à exercer ses fonctions. Par conséquent, la gestion de l’institution devra se faire selon lui, par le Vice-Gouverneur. Pour justifier sa position, M. NSOM s’appuie sur ce qu’il appelle ses « prérogatives » et cite les articles 50 à 52 des statuts de la BEAC qui précisent les conditions de nomination, de la durée du mandat et la gestion du poste de Gouverneur de la Banque. Pour le DGCG, le poste de Gouverneur est vacant dès l’échéance du mandat. Dans sa lettre, M. NSOM non seulement nomme le VG comme intérimaire, mais trace une feuille de route à suivre par tous les membres du gouvernement de l’institution. Une curiosité selon les deux principaux leaders de la Banque Centrale.

L’imposture

En réaction à la correspondance du Directeur Général du Contrôle Général à la BEAC, le Gouverneur Mahamat Abbas Tolli, n’est pas allé par quatre chemins pour désavouer l’imposture de son DGCG, qui ne serait pas à sa première bévue. Dans une correspondance indiquant « l’annulation de la correspondance n° 052/DGCG 2024 du 06 février 2024 », le gouverneur fait savoir que la sortie épistolaire de M. NSOM « s’inscrit dans une série de provocations récurrentes », non sans avoir justifié que le remplacement d’un gouverneur en fin de mandat n’est pas de la compétence d’un individu, mais de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac. Ce que lui a rappelé également M. Michel Dzombala, le Vice-gouverneur qui a rejeté en bloc sa « nomination », dans une correspondance-réponse dans laquelle il fustigeait le zèle et l’imposture du DGCG qui a outrepassé ses prérogatives. Le Gouverneur a par conséquent, invité tous les responsables de la Banque à travailler dans la sérénité, sans accorder de l’importance au courrier du DGCG « qui est nul et de nul effet. »

Bien que le mandat de Abbas Tolli s’achève ce 07 février 2024, il faudra attendre la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac pour nommer un autre Gouverneur.

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