Le père de la fillette kidnappée, sodomisée et assassinée en date du 29 février dernier dans le chef-lieu du département du Ndé réclame justice. Et souhaite que les enquêtes préliminaires soient menées en toute impartialité… Surtout que l’article 6 de la Convention relative aux droits de l’enfant consacre son droit à la «vie, survie et développement ».
Le domicile du couple Dounya Fendju situé au lieu dit « Grande Barriere » à Bangangté ne cesse de recevoir des personnes ce samedi 09 mars 2024, peu avant 18 heures. Hommes, femmes et enfants, proches ou inconnus de cette famille éplorée suite à la mort tragique de la petite Shalom Tsemo en date du 29 février dernier, tiennent à exprimer leur indignation par rapport à l’acte qui a ôté la vie à cet enfant. Ils manifestent aussi leur compassion en se joignant au groupe de prière constitué pour soutenir monsieur Dounya Fendju et épouse. Ces visiteurs sont autant choqués que les enfants de l’école primaire et maternelle bilingue « Standard » de Bangangté où fréquentait Shalom en première année de la section anglophone (Class One) ne sont plus motivés à aller à l’école. Ces bambins ont peur d’être enlevés, sodomisés et tués comme leur camarade.
«Depuis l’annonce du décès de notre fille qui a été kidnappée, sodomisée et assassinée, je reçois de nombreux coups de fils. Certains interlocuteurs expriment leur indignation face à cet acte atroce ; les autres , pensent que nous avons été négligents. Nous sommes dépassés. Notre pays est-il devenu un Etat où les enfants ne peuvent plus aller et venir paisiblement ? Les parents doivent-ils jouer aux gendarmes pour sécuriser les enfants sur la route de l’école et au même moment chercher de l’argent pour les nourrir et payer les frais de scolarité ? », s’interroge le missionnaire Dounya Fendju, père de la petite Shalom. Il demande l’intervention de l’Etat du Cameroun et souhaite une mobilisation de l’opinion nationale et internationale pour le triomphe de la verité afin que cette situation ne se reproduise plus.
Homme de prière et de foi, ce missionnaire tient à ce que la manifestation de la vérité triomphe dans le cadre de l’enquête préliminaire confiée à la Division régionale de la police judicaire de l’Ouest(Drpj) de l’Ouest à Bafoussam. Cette exigence est autant pertinente que jusqu’à trad dans la soirée le mardi 12 mars 2024, le père de la petite Tsemo Shalom n’a ni été convoqué ni été appelé par la la Drpj de l’Ouest à Bafoussam. Ce qui traduit une certaine lenteur…
D’ailleurs, le samedi 09 mars dernier, au moment de notre passage au niveau de la maison où la dépouille de la petite Shalom aurait été trouvé , ses occupants(le Dr Kum Jerry Ngah, chef du district de santé de Bangourain dans le Noun, et sa femme , la policière,Melanie Kum) déménageaient à l’aide d’un Pick Up de couleur blanche immatriculé Ca. Cette résidence est à environ à 300 mètres de celle occupée par le missionnaire Dounya et sa famille. Ce déménagement soudain de la famille Akum renforce les suspicions au niveau de leur implication en qualité de commanditaire ou de complice de crime crapuleux qui allonge la série noire des enlèvements suivis des assassinants des enfants à Bangangté comme dans les autres villes et campagnes du Cameroun.
Le comportement controversé de la police
Selon des informations publiées la semaine dernière par la presse en ligne, « la nature exacte des blessures subies par la petite victime ». Ce journal en ligne rapporte que « ce qui aggrave encore la situation, c’est le comportement de la police locale de Bangangté. Au lieu de coopérer avec la famille éplorée, les autorités ont caché l’information et ont refusé à la famille l’accès au corps de Dounya. Cette attitude a alimenté la suspicion autour de l’affaire et a suscité l’indignation de l’opinion publique locale. »
Franklin Kum , le neveu de Dr Kum Jerry Ngah, le mari de la policière, a été interpellé et placé en garde à vue. Les circonstances exactes entourant le crime demeurent floues, mais l’implication de la policière et de son mari soulève des questions troublantes. Ce jeune homme interpellé est passé aux aveux. Alors que ces parents adoptifs, le couple Kum, clament totalement leur implication. « Ce garçon interpellé, Franklin Kum, nous l’avons appris, est arrivé à Bangangté le 25 février 2024. Comment a-t-il pu reconnaitre et enlever l’enfant sur la route de son école au quatrième jour de son séjour ici. Cette situation suscite des questions », explique un proche de la famille Dounya Fendju.
Violation de la Convention relative aux droits de l’enfant
D’après Dounya Fendju, le corps sans vie de la petite Tsemo Shalom a été retrouvé après plusieurs heures sans traces d’elle. Les médecins de l’hôpital de district de la ville du même nom affirment qu’elle a subi un acte de viol avant d’être jetée à la merci des intempéries. Reste que le missionnaire rectifie cette version et insiste que sa fille a été sodomisée par voie anale avant d’être assassinée. Ce qui constitue une violation de l’article 6 la Convention relative aux droits de l’enfant qui dispose : « Chaque enfant a le droit de vivre. Les gouvernements doivent s’assurer que les enfants survivent et s’épanouissent le mieux possible. » L’article 34 du même texte énonce : « Protection contre les violences sexuelles Les gouvernements doivent protéger les enfants de l’exploitation sexuelle et des violences sexuelles, par exemple contre des personnes qui forcent les enfants à avoir des relations sexuelles contre de l’argent ou à faire des photos ou des films sexuels. » Et son article 19 de préciser : « Les gouvernements doivent protéger les enfants contre la violence, les mauvais traitements et le manque de soins et d’attention de la part de toutes les personnes qui s’occupent d’eux. »Pour l’instant , le missionnaire Dounya Fendju indique ne pas être en sécurité. D’ailleurs, dans la nuit du 07 au 08 mars dernier, lui et ses voisins de camp au quartier #Grande Barrière #à Bangangté ont été victimes de cambriolages. Et jusqu’à l’heure rien n’a été fait par les autorités locales !
Guy Modeste Dzudie