La Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) s’apprête à célébrer son 30e anniversaire le 16 mars prochain. L’événement, qui se déroulera à Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, sera marqué par des festivités et sera lancé par le président en exercice de la Conférence des Chefs d’État de la CEMAC, Faustin Archange Touadéra. Cette célébration vise à mettre en avant les réalisations passées de la CEMAC tout en définissant une feuille de route pour renforcer l’intégration régionale et saisir les opportunités de croissance économique.

Contexte historique

Le 16 mars 1994, à N’Djamena, au Cameroun, six pays de la région, à savoir la Centrafrique, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, et le Cameroun, ont signé le Traité instituant la CEMAC. Cette initiative a été prise après la dissolution de l’Union Douanière et Économique de l’Afrique Centrale (UDEAC), qui avait été créée en 1964. La création de la CEMAC visait à renforcer la coopération économique et monétaire entre les pays membres et à favoriser le développement régional.

Bilan des réalisations passées

Au cours de ces 30 dernières années, la CEMAC a accompli plusieurs réalisations significatives. L’une des réussites majeures a été l’établissement d’une union douanière, qui a permis de faciliter les échanges commerciaux entre les pays membres et de stimuler la croissance économique. De plus, la CEMAC a mis en place une politique monétaire commune en adoptant le franc CFA comme monnaie unique dans la zone. Cette monnaie, bien qu’ayant suscité des débats, a contribué à la stabilité économique et à la réduction des risques liés aux fluctuations monétaires.

Défis économiques et opportunités de croissance

Malgré ces réalisations, la CEMAC fait face à plusieurs défis économiques. La région a été confrontée à des problèmes tels que la volatilité des prix des matières premières, la faible diversification économique et les infrastructures insuffisantes. Ces défis ont entravé le plein potentiel de la région en termes de croissance et de développement. Cependant, la CEMAC envisage de saisir les opportunités de croissance en favorisant l’intégration régionale et en renforçant les secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie et les services. La coopération économique accrue entre les pays membres, l’amélioration des infrastructures et la promotion des investissements sont parmi les mesures envisagées pour stimuler la croissance économique.

Feuille de route pour l’avenir

Dans le cadre des festivités marquant son 30e anniversaire, la CEMAC définira une feuille de route pour renforcer l’intégration régionale et relever les défis économiques. Cette feuille de route devrait mettre l’accent sur des domaines tels que l’harmonisation des politiques économiques, la promotion du commerce intra-régional, le renforcement des capacités institutionnelles et la diversification économique. De plus, des efforts supplémentaires seront déployés pour améliorer les infrastructures de transport, les technologies de l’information et de la communication et l’accès aux services financiers.

La célébration du 30e anniversaire de la CEMAC à Bangui marque un jalon important dans l’histoire de l’intégration régionale en Afrique centrale. Alors que la région fait face à des défis économiques, cette occasion offre une opportunité pour les pays membres de réaffirmer leur engagement en faveur de la coopération économique et de tracer une feuille de route pour un avenir plus prospère. En renforçant l’intégration régionale et en saisissant les opportunités de croissance, la CEMAC peut jouer un rôle clé dans le développementde l’Afrique centrale et améliorer les conditions de vie de ses citoyens. Toutefois, la réussite dépendra de la volonté politique et de l’engagement continu des pays membres à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour stimuler la croissance économique et promouvoir le développement durable dans la région de la CEMAC.

Emmanuel Ekouli