Le leader politique met en garde contre les conséquences antidémocratiques et politiques d’un tel report.

Dans une déclaration récente, Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), exprime sa préoccupation face à la persistance du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) quant à l’organisation de l’élection présidentielle avant les élections législatives et municipales prévues en février 2025. M. Kamto, qui avait déjà souligné les incohérences constitutionnelles et financières d’une telle décision lors d’une conférence de presse en juillet 2023, réitère sa position et met en lumière les implications institutionnelles et politiques de ce choix du RDPC.

Sur le plan institutionnel, Maurice Kamto souligne que le non-respect du calendrier électoral aurait des conséquences néfastes, notamment la prorogation du mandat des Conseillers régionaux ou l’élection de nouveaux Conseillers régionaux par des Conseillers municipaux sans mandat électif légitime. Une telle mesure entacherait la légitimité démocratique de ces institutions, allant à l’encontre du principe républicain de l’élection en tant que mode de désignation des représentants du peuple camerounais. M. Kamto avertit que cela risquerait de transformer le Cameroun en une véritable République monarchique, remettant ainsi en question les fondements démocratiques du pays.

Sur le plan politique, Maurice Kamto affirme que le report de l’élection présidentielle avant les législatives et municipales est une manifestation de la panique qui règne au sein du RDPC. Il soutient que ce parti, confronté à une impasse politique, espère se sauver en misant sur la popularité de son président, considéré comme le seul ciment permettant une apparente cohésion entre les différentes factions en son sein. Cependant, M. Kamto souligne les limites de cette stratégie, affirmant que le président actuel, après des décennies de pouvoir sans partage, montre des signes d’épuisement, ce qui soulève des inquiétudes quant à sa capacité à assumer un nouveau mandat. Il avertit que ceux qui promeuvent sa candidature pourraient être accusés de maltraitance envers une personne âgée qui mériterait d’être entourée et protégée.

Maurice Kamto dénonce également le système de fraude électorale et d’influence sur les organes de l’État mis en place par le RDPC, affirmant que les responsables du parti espèrent pouvoir empêcher toute déclaration de défaite électorale de leur président, même s’il perdait légitimement dans les urnes, comme cela s’est produit en 2018. Ils comptent ensuite capitaliser sur le maintien du pouvoir exécutif pour espérer remporter les élections législatives et municipales, reportées à une date qui leur conviendrait mieux.

Toutefois, Maurice Kamto est convaincu que les Camerounais sont attachés au respect du calendrier électoral et qu’ils sont déterminés à apporter le changement par le biais de l’alternance politique en 2025. Il exhorte donc les citoyens à s’inscrire massivement sur les listes électorales, à exercer leur droit de vote au moment opportun et à surveiller attentivement le déroulement du processus électoral pour protéger leur voix.

La déclaration de Maurice Kamto met en évidence les préoccupations démocratiques et politiques soulevées par la décision persistante du RDPC de retarder les élections législatives et municipales. Elle souligne l’importance du respect du calendrier électoral et de l’engagement des citoyens en faveur de l’alternance politique pour façonner l’avenir du Cameroun.

Emmanuel Ekouli

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