Le Baromètre DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) a réalisé une étude approfondie sur la féminisation des instances de gouvernance des 100 premiers assureurs africains. L’analyse a porté sur 96 assureurs, révélant des chiffres clés concernant la présence des femmes à des postes de leadership au sein de ces entreprises. Cet article présente les résultats de l’étude, notamment le taux de féminisation des postes de Président du Conseil d’Administration (PCA), de Directeur Général (DG) et de membres du Comité de Direction (CODIR) ou Comité Exécutif (COMEX).
Taux de féminisation des postes de Président du Conseil d’Administration (PCA) :
Sur les 96 assureurs analysés, seuls 66 d’entre eux ont publié le nom de leur PCA, ce qui représente un taux de 68,75%. L’étude révèle que l’Afrique du Nord est en tête avec 31,81% des assureurs ayant publié le nom de leur PCA, suivie par l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe et Océan Indien. En revanche, l’Afrique Centrale affiche le plus faible taux de publication des noms de PCA, avec seulement 6,06%. Parmi les 66 assureurs ayant publié le nom de leur PCA, seuls 8 sont des femmes, soit un taux de féminisation de 12,13%. L’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe et Océan Indien sont les sous-régions les mieux classées, tandis que l’Afrique du Nord ne compte aucune femme présidente d’un Conseil d’Administration d’une compagnie d’assurance.
Taux de féminisation des membres du Conseil d’Administration (CA) :
Parmi les 66 assureurs ayant publié la composition de leur CA, l’étude révèle que sur un total de 617 membres, seuls 145 sont des femmes, soit un taux de féminisation de 23,50%. L’Afrique de l’Est se positionne en tête avec un taux de féminisation de 31,03%, tandis que l’Afrique Centrale affiche le taux le plus bas, soit seulement 0,68%. L’étude souligne également qu’un assureur africain atteint un taux de féminisation du CA supérieur à 50,00% : OLD MUTUAL MALAWI. En revanche, 6 assureurs africains ne comptent aucune femme au sein de leur CA, dont ALLIANZ LIFE EGYPT, COMPAGNIE ALGÉRIENNE D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE, CONDUIT CAPITAL AFRIQUE DU SUD, FIDELIDADE ANGOLA, MISR INSURANCE CO EGYPTE et SUNU GROUP CÔTE D’IVOIRE.
Taux de féminisation des postes de Directeur Général (DG) :
Parmi les 76 assureurs ayant publié le nom de leur DG, seuls 7 sont des femmes, soit un taux de féminisation de 9,22%. L’étude met en avant la domination de l’Afrique de l’Est avec un taux de féminisation de 42,85% parmi les assureurs ayant publié le nom de leur DG. En revanche, l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest ne comptent aucune femme Directrice Générale parmi les 7 assureurs ayant publié le nom de leur DG.
Taux de féminisation des membres du Comité de Direction (CODIR) ou Comité Exécutif (COMEX) :
Parmi les 48 assureurs ayant publié la composition de leur CODIR ou COMEX, l’étude révèle que sur un total de 558 membres, 174 sont des femmes, soit un taux de féminisation de 31,18%. L’Afrique de l’Est se positionne en tête avec un taux de féminisation de 39,08%, tandis que l’Afrique Centrale affiche le taux le plus bas, soit seulement 0,57%. Quatre assureurs africains atteignent un taux de féminisation du CODIR/COMEX supérieur à 50,00% : JUBILEE INSURANCE KENYA, KENYA REINSURANCE CORP, APA INSURANCE KEGHAN et AXA MANSARD INSURANCE NIGERIA. En revanche, quatre assureurs africains ne comptent aucune femme au sein de leur CODIR/COMEX, à savoir AFRICA RE CORPORATION SOUTH AFRICA LTD, FIDELIDADE ANGOLA, SUNU GROUP CÔTE D’IVOIRE et TANZANIA REINSURANCE CO.
Les résultats du baromètre DGIA mettent en évidence l’état actuel de la féminisation des instances de gouvernance des assureurs africains. Bien que des progrès aient été réalisés dans certaines régions, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une parité de genre dans ces postes de leadership. L’Afrique de l’Est se démarque en affichant les meilleurs taux de féminisation, tandis que l’Afrique Centrale et l’Afrique du Nord présentent des résultats moins encourageants. L’exemple d’OLD MUTUAL MALAWI, qui atteint un taux de féminisation du CA supérieur à 50,00%, ainsi que celui de SANTAM AFRIQUE DU SUD, avec un Conseil d’Administration paritaire, démontrent qu’il est possible de favoriser la diversité et l’inclusion au sein de ces institutions. Il est essentiel de continuer à encourager la participation des femmes aux postes de direction et de mettre en place des politiques favorisant leur ascension dans le secteur de l’assurance en Afrique.
Emmanuel Ekouli