La mendicité est un problème préoccupant qui touche toutes les couches sociales au Cameroun, que ce soit en zones rurales ou urbaines. Ce phénomène reflète l’absence de dignité humaine et de moralité publique, soulignant ainsi un problème d’éducation à la citoyenneté. Cet article cherche à comprendre les causes profondes de ce fléau social et propose des solutions pour y remédier.
La mendicité peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, la pauvreté et la misère qui prévalent dans la société camerounaise sont des causes évidentes de la mendicité. La mauvaise répartition des richesses accentue les inégalités sociales, avec une minorité possédant la majorité des richesses du pays, laissant une grande partie de la population dans une situation de misérabilisme.
D’autre part, la corruption généralisée dans la société camerounaise contribue également à la mendicité. Les services publics ne sont souvent rendus qu’en échange d’une rémunération informelle, ce qui pousse les citoyens à mendier auprès des passants dans les ministères et administrations.
En outre, la frustration engendrée par les déséquilibres économiques micro et macro est un autre facteur qui pousse les individus à la mendicité. Les riches s’enrichissent davantage tandis que les pauvres s’appauvrissent, ce qui crée un sentiment de désespoir chez ceux qui ne bénéficient pas de revenus suffisants. Le chômage joue également un rôle important, poussant les jeunes à se tourner vers la mendicité faute d’opportunités d’emploi.
Pour remédier au phénomène de mendicité récurrente, il est crucial de créer des emplois pour les jeunes camerounais et de répartir équitablement les fruits de la croissance économique. L’augmentation des salaires des fonctionnaires pourrait contribuer à une meilleure satisfaction des besoins de la population et à une réduction de la mendicité.
L’État camerounais devrait également s’engager dans la création d’emplois stables afin de permettre aux populations actives de subvenir à leurs besoins par le travail. Une politique sociale résiliente axée sur l’employabilité des jeunes et la création de sources de richesses accessibles à tous est nécessaire. En changeant de paradigme politique, émotionnel, productif et comportemental envers sa population, l’État pourrait éradiquer la mendicité en encourageant chaque citoyen camerounais à devenir l’artisan de son propre travail social.
La mendicité au Cameroun est un fléau qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes. En s’attaquant aux causes profondes de ce phénomène, telles que la pauvreté, la corruption et le chômage, il est possible de mettre en place des solutions durables. L’objectif ultime est de permettre à chaque individu de trouver sa place dans la société et de subvenir à ses besoins de manière digne et autonome.
Emmanuel Ekouli