Dans une lettre adressée au Directeur Général de Elecam, le Professeur Alain Fogue, trésorier national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a exprimé sa préoccupation quant à la situation des prévenus dans les prisons camerounaises. Selon lui, la grande majorité des détenus sont des prévenus qui bénéficient encore de la présomption d’innocence. Il a donc appelé à la création de bureaux de vote spéciaux dans les prisons, afin que ces individus puissent exercer leur droit de vote en toute sérénité.
Le Professeur Alain Fogue a souligné dans sa correspondance que près de 80% des personnes détenues dans les prisons camerounaises sont des prévenus. Ces individus, bien qu’ayant été arrêtés, n’ont pas encore été condamnés et doivent donc être considérés comme innocents jusqu’à preuve du contraire. Cependant, leur situation actuelle les prive de leur droit fondamental de participer au processus démocratique en tant qu’électeurs ou éligibles.
Pour remédier à cette situation, le Professeur Fogue a appelé Elecam, l’organisme en charge des élections au Cameroun, à mettre en place des bureaux de vote spéciaux dans les prisons. Cela permettrait aux prévenus de participer aux élections et de faire entendre leur voix, conformément aux principes démocratiques. Le Professeur Fogue a souligné l’importance de garantir la participation de tous les citoyens, indépendamment de leur statut juridique, et de préserver ainsi l’intégrité des processus électoraux.
La demande du Professeur Fogue soulève des questions essentielles sur la démocratie et les droits de l’homme au Cameroun. En accordant aux prévenus le droit de vote, le pays enverrait un message fort sur son engagement envers la primauté du droit et la présomption d’innocence. De plus, cela permettrait aux prévenus de se sentir pleinement intégrés dans la société et de maintenir un lien avec la vie politique, même pendant leur incarcération.
Malgré la pertinence de cette demande, la mise en œuvre de bureaux de vote spéciaux dans les prisons camerounaises peut présenter des défis pratiques. La logistique, la sécurité et les ressources nécessaires pour organiser des élections en milieu carcéral devront être soigneusement étudiées. Cependant, il est essentiel de trouver des solutions afin de garantir que tous les citoyens, y compris les prévenus, puissent exercer leur droit de vote.
La demande du trésorier national du MRC, le Professeur Alain Fogue, pour la création de bureaux de vote spéciaux dans les prisons camerounaises, soulève des questions cruciales sur la présomption d’innocence, la démocratie et les droits de l’homme. Il est essentiel de trouver des moyens de permettre aux prévenus d’exercer leur droit de vote et de participer activement au processus démocratique. Cette initiative pourrait renforcer la confiance dans le système judiciaire et consolider les valeurs démocratiques au Cameroun.
Emmanuel Ekouli