Cet ancien leader estudiantin avait un mandat d’arrêt international contre lui, ainsi qu’un mandat d’arrêt international du gouvernement de son pays contre lui. Sans oublier une sanction de l’ONU (Organisation des Nations Unies) qui l’interdisait de voyager et d’avoir un compte bancaire dans n’importe quel pays que ce soit. De 2011 à 2013, il était un fugitif au Ghana. Puis un beau matin, il fut arrêté et conduit en Côte d’Ivoire avant d’être envoyé à la Haye.
Parmi les visiteurs qui rendaient visite aux prisonniers, une dame originaire du Cameroun inconnue de Charles Blé Goudé. Comme il le dit lui-même, je ne la connaissais ni d’Adam ni d’Eve. Puis un beau jour, elle est venue me voir et m’a dit textuellement ceci : « Monsieur Blé Goudé, je suis avocate au Cameroun, je plaide depuis 1984. Si je ne plaide pas dans votre dossier monsieur Blé Goudé j’aurais été avocate pour rien. Je vais vous surprendre mais gratuitement ».
Elle avait refusé d’être payée par la Cour Pénal Internationale. Dès sa sortie de prison, Maître Josette a donné son téléphone à Blé Goudé pour qu’il appelle son épouse pour lui dire qu’il est en liberté. Ayant été frappé par cette camerounité de Me Josette KADJI, il a décidé de connaître le pays de l’avocate internationale Josette KADJI et surtout son village. L’avocate internationale réagit en ces termes : « J’ai eu l’honneur de le défendre à la Cour Pénal Internationale. J’ai apprécié la collaboration. J’ai appris à le connaître et nous sommes devenus mère et fils. C’est une joie immense non seulement je le reçois dans mon village mais surtout à l’occasion des funérailles de ma mère génitrice ». Il faut noter que maman Kambiwa Kadji avait cassé sa pipe quelques années après son charmant époux, le patriarche Joseph Kadji Defosso. Ce geste pour l’avocate est un symbole de reconnaissance en voyant Blé Goudé à Bana. Pendant qu’il était encellulé, elle s’occupait également de la scolarité des enfants, leur nutrition, offrait des biens d’avion pour les membres de la famille qui souhaitaient se trouver à la Haye. A Bana, le roi Sa Majesté Sinkam Happy V l’a honoré ainsi que l’ensemble de la population. Il a même reçu un accoutrement traditionnel. C’est la preuve qu’il devient dorénavant un fils adoptif du village Bana. Sur le ciel, il a exprimé sa joie de retrouver l’avocate qui l’a libéré. Cette cérémonie riche en son et en couleur a été immortalisée par les flash des photographes et les viseurs des caméras. Il était à Bana, il a parcouru les quartiers, manger la tenue militaire, le rapé, le macabo malaxé, etc. Il a vu les constructions magnifiques sur les plaines, les plateaux, les flancs des montagnes, et même au sommet des collines. Bana qui est situé à une quinzaine de km de la ville de Bafang, chef-lieu du département du Haut-Nkam.
Samy Zato