Une récente étude commandée par la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) révèle cette disparité inquiétante. Entre 2017 et 2021, le bassin du Congo n’a capté que 40 millions de dollars de financement, tandis que l’Amazonie a mobilisé un milliard de dollars sur la même période. Cet écart considérable soulève des questions sur les raisons de cette disparité et les conséquences graves pour la biodiversité de la région.

Les raisons de la disparité de financements

Procédures administratives lourdes: Les lourdes procédures administratives en Afrique centrale découragent les investisseurs et les organisations de proposer des projets et d’apporter une assistance technique. Les experts compétents sont souvent écartés au profit de personnes moins qualifiées, ce qui conduit à la conception de projets mal ficelés et non bancables.

Insécurité régionale

Les rébellions et les guerres dans des pays tels que la République centrafricaine et la République démocratique du Congo dissuadent les investisseurs. Ces derniers préfèrent s’engager dans des zones plus sécurisées, ce qui limite les opportunités de financement dans le bassin du Congo.

Répercussions graves pour la biodiversité

Le bassin du Congo, qui abrite près de 180 millions d’hectares de forêt tropicale, joue un rôle crucial dans la biodiversité mondiale et les objectifs climatiques. Ses vastes tourbières tropicales séquestrent l’équivalent de 10 ans d’émissions mondiales de CO2. Cependant, la faible mobilisation des financements menace la conservation de ces écosystèmes précieux. La déforestation, la dégradation, le braconnage et l’exploitation minière sont autant de menaces qui pèsent sur la région.

Les engagements non tenus

Même lorsque des engagements financiers sont pris, ils ne sont pas toujours respectés. Les fonds promis lors de la COP 26 à Glasgow n’ont pas été décaissés à ce jour. De plus, certains fonds de l’aide publique au développement ont été recyclés et présentés comme des financements pour la protection de l’environnement, ce qui soulève des questions sur la véracité des engagements des partenaires.

Solutions pour augmenter les financements

La Comifac et le WWF ont signé un mémorandum de collaboration visant à renforcer la gouvernance des initiatives de financement climatique et de la biodiversité. La création d’un fonds fiduciaire forestier durable, l’attribution d’une valeur monétaire aux actifs naturels, l’émission d’obligations forestières et la mise en place d’une agence de promotion des investissements environnementaux font partie des mécanismes proposés pour permettre à la région de s’autofinancer.

La disparité de financements entre le bassin du Congo et l’Amazonie met en évidence les défis auxquels la protection de la biodiversité est confrontée en Afrique centrale. Les procédures administratives lourdes, l’insécurité régionale et les engagements non tenus contribuent à cette situation préoccupante. Pour préserver les écosystèmes forestiers du bassin du Congo, il est essentiel d’augmenter les flux de financements et de mettre en place des mécanismes durables d’autofinancement. La protection de la biodiversité dans cette région est cruciale non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour la planète tout entière.

Emmanuel Ekouli 

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