Au cours de l’année 2023, le Cameroun a importé plus de 61 000 tonnes de friperies, représentant une dépense totale de 30,2 milliards de FCFA, selon un rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur le commerce extérieur. Bien que le volume des importations ait augmenté cette année-là après une baisse de 13% en 2022, il est important de noter la tendance à la baisse des coûts des importations de friperie ces dernières années. Cette tendance soulève des préoccupations quant à l’impact sur l’industrie textile locale. Cet article examine les chiffres clés des importations de friperie au Cameroun, les implications pour l’industrie textile nationale et les efforts du gouvernement pour réduire le déficit commercial.

Tendance à la baisse des coûts des importations de friperie
Selon les données de l’INS et du ministère du Commerce, les coûts des importations de friperie ont diminué de 13,6 milliards de FCFA entre 2015 et 2023, passant de 43,8 milliards à 30,2 milliards de FCFA. Cette réduction est encore plus prononcée lorsque l’on remonte plus loin dans le temps, avec des importations de friperie atteignant 67 milliards de FCFA en 2008 et 97 milliards de FCFA en 2011. Bien que les coûts des importations diminuent, la friperie continue de jouer un rôle majeur dans le secteur de l’habillement au Cameroun, notamment en raison de la déclin de l’industrie textile locale.

Le défi de l’industrie textile locale
Les données officielles révèlent que les producteurs locaux ne contrôlent plus que 5% du marché camerounais du tissu, laissant une place prépondérante aux produits étrangers, parfois issus de la contrebande. Cette situation a des conséquences économiques et sociales, notamment en termes de perte d’emplois et de dépendance excessive aux importations. Pour remédier à cette situation, le gouvernement camerounais a intégré l’industrie textile dans sa Stratégie nationale de développement 2020-30 (SND30).

La Stratégie nationale de développement 2020-30 (SND30)
La SND30 vise à transformer structurellement l’économie camerounaise et prévoit d’augmenter la production cotonnière nationale à 600 000 tonnes par an, avec une transformation locale de 50% d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement envisage de développer une industrie de fabrication et de confection de tenues. Cela inclut la fourniture des grands corps de l’État en tenues et équipements vestimentaires incorporant au moins 60% de coton camerounais, ainsi que la production de tenues de sport pour satisfaire au moins 50% de la demande nationale.

Réduction des importations de friperies pour réduire le déficit commercial
L’un des impacts majeurs des importations de friperie est la contribution au déficit commercial du Cameroun, qui a atteint pour la première fois la barre des 2 000 milliards de FCFA en 2023, selon les données de l’INS. En développant l’industrie textile locale et en réduisant la dépendance aux importations, le gouvernement espère réduire le déficit commercial et renforcer l’économie nationale.

Les importations de friperie au Cameroun ont connu une baisse des coûts au cours des dernières années, ce qui soulève des préoccupations quant à l’impact sur l’industrie textile locale. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a intégré l’industrie textile dans sa Stratégie nationale de développement, visant à augmenter la production cotonnière nationale et à promouvoir la transformation locale. Ces efforts devraient réduire les importations de friperies et contribuer à la réduction du déficit commercial du pays.

Emmanuel Ekouli

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *