Le Cameroun fait face à un défi financier majeur dans sa lutte contre le paludisme. Selon des sources anonymes du Programme national de lutte contre le paludisme, cette insuffisance de fonds est due à une baisse des subventions accordées par le Fonds mondial. Alors que le pays prévoyait de mobiliser 336 milliards de FCFA pour mettre en œuvre son 6e Plan stratégique national de lutte contre le paludisme, seulement 149 milliards de FCFA ont été mobilisés à ce jour, représentant un déficit financier de plus de 186 milliards de FCFA pour la période 2024-2028.

Les conséquences du déficit financier
Ce déficit financier a des répercussions significatives sur les efforts de lutte contre le paludisme au Cameroun. Le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie, a souligné que le montant manquant représente 55 % des besoins exprimés dans le plan stratégique national. Cette situation risque de freiner la mise en place de méthodes préventives et curatives gratuites, ainsi que l’accès à des soins abordables pour tous les Camerounais.

Les raisons du déficit financier
Selon une source anonyme du Programme national de lutte contre le paludisme, le Fonds mondial aurait réduit ses subventions en raison de soupçons de détournement de fonds alloués à la lutte contre le paludisme. Cette dépendance excessive vis-à-vis des financements extérieurs soulève des questions quant à la capacité du Cameroun à mobiliser des ressources internes pour combler ce déficit financier. Certains experts suggèrent d’explorer les ressources de la pharmacopée locale comme solution alternative.

Les défis dans la lutte contre le paludisme
Outre le manque de financement, plusieurs obstacles entravent la lutte contre le paludisme au Cameroun. Parmi eux, on peut citer l’utilisation insuffisante des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) par les ménages, le recours tardif aux soins en cas de fièvre, le non-respect des directives de prise en charge par certains prestataires de soins, ainsi que l’insuffisance de services de consultation prénatale.

Perspectives pour l’avenir
Face à ces défis, le ministre de la Santé publique a souligné la nécessité de poursuivre la mobilisation des financements, tant au niveau local qu’auprès des partenaires internationaux. Il est également crucial de renforcer les efforts visant à sensibiliser la population sur les mesures de prévention du paludisme, ainsi qu’à améliorer l’accès aux soins et aux traitements. En outre, il est essentiel d’explorer des alternatives de financement durables afin de réduire la dépendance à l’égard des financements extérieurs.

Le Cameroun se trouve confronté à un déficit financier important dans sa lutte contre le paludisme, en raison de la baisse des subventions accordées par le Fonds mondial. Ce manque de financement compromet les efforts visant à prévenir et à traiter cette maladie endémique. Pour surmonter ces défis, il est crucial de mobiliser davantage de ressources, de renforcer la sensibilisation et d’améliorer l’accès aux soins. En outre, il est essentiel de diversifier les sources de financement pour assurer la durabilité des programmes de lutte contre le paludisme au Cameroun.

Emmanuel Ekouli

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