Un nouveau rebondissement judiciaire dans une affaire qui soulève de nombreuses questions
Le 16 avril 2019, la Cour d’appel du Centre a acquitté Tabue Fotso François, accusé du meurtre d’Olivier Narcisse Djomo Pokam, un étudiant de l’Université de Yaoundé I retrouvé mort en 2006. Après 13 ans de détention, cet homme a finalement été innocenté, mettant en lumière les dysfonctionnements de la justice camerounaise.
L’affaire remonte au 21 août 2006, lorsque le corps sans vie de Djomo Pokam, âgé de 30 ans, a été découvert devant l’hôtel Hilton de Yaoundé. L’autopsie a révélé des traces de sperme, des brûlures au fer à repasser et des lésions sanglantes au niveau de l’anus, laissant penser à un meurtre particulièrement violent. Des témoins ont affirmé avoir vu le corps tomber du 8e étage de l’hôtel.
Rapidement, les soupçons se sont portés sur Tabue Fotso François, un ami de la victime. Il a été arrêté à l’aéroport de Yaoundé alors qu’il s’apprêtait à partir pour Chypre. Son procès s’est ouvert en 2008, pour meurtre et complicité de meurtre. Malgré le manque de preuves concrètes, il a été condamné à la prison à vie en 2013.
Après 13 années de détention, la Cour d’appel du Centre a finalement rejeté ce jugement en 2019. Elle a relevé de nombreuses irrégularités dans le dossier et des vices de procédure, prononçant finalement l’acquittement de Tabue Fotso François.
Cette décision est une victoire pour la justice, mais elle ne clôt pas pour autant l’affaire Djomo Pokam. De nombreuses questions demeurent sans réponse, notamment sur l’identité des “personnalités bien identifiées” que la victime devait rencontrer à l’hôtel. La famille continue de se battre pour obtenir la vérité et que les véritables responsables soient traduits en justice.
Cette affaire met en lumière les dysfonctionnements persistants du système judiciaire camerounais, ainsi que la culture de l’impunité qui y règne. Des enquêtes impartiales doivent être menées pour faire toute la lumière sur cette tragédie et que justice soit rendue.
Emmanuel Ekouli