L’autre actionnaire Christian Mataga
Fly ZeJet, la première compagnie aérienne privée du Cameroun, traverse une période de turbulences. Un conflit oppose les principaux actionnaires, Christophe Semengue (37,5% des parts) et Christian Mataga (50% des parts via sa société GTC Sarl), sur la stratégie et la gouvernance de l’entreprise.
Dans une note d’information du 26 avril 2024, le président du conseil d’administration, Célestin Nana Tchouankam, a annoncé la révocation de Christophe Semengue de ses fonctions de directeur général, remplacé par Constant Max Mve Minsi. Cependant, l’entourage de Semengue affirme que ce dernier reste aux commandes. Selon l’ancien cadre d’Air France, la réunion ayant acté sa révocation était un “conseil d’administration par embuscade”, orchestré par des administrateurs représentant les intérêts de GTC Sarl.
En réalité, ni Semengue ni Mataga ne détiennent assez de parts pour imposer leur volonté. C’est la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), qui détient 12,5% du capital, qui se trouve en position d’arbitre. Si la CNPS soutient Semengue, cela équilibrera les forces face à Mataga. Mais le directeur général de la CNPS, Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, reste pour l’instant discret sur sa position.
Selon les parties, le conflit porte sur des divergences stratégiques. Semengue a conçu Fly ZeJet comme un concurrent à la compagnie publique Camair-Co, tandis que Mataga, via GTC Sarl, souhaite une collaboration, voire une location ou vente des avions à Camair-Co. “Certains actionnaires sont entrés dans le capital pour torpiller le projet”, accuse l’entourage de Semengue.
Malgré ces turbulences, Fly ZeJet a réalisé 1,2 milliard de FCFA de chiffre d’affaires en 2023 en n’effectuant que des vols à la demande. L’entreprise projette même de doubler son CA en 2024. Mais la crise actuelle pourrait fragiliser cet élan et mettre en danger les quelque 40 emplois de la compagnie.
Emmanuel Ekouli