Tulle, le 16 juin 2024 – C’est une décision “inédite pour un ancien président de la République” que vient d’annoncer François Hollande ce matin dans son fief corrézien de Tulle. Celui qui a été député de cette circonscription pour la première fois en 1988 fait son grand retour sur la scène politique locale, investi par le Nouveau Front populaire pour les élections législatives anticipées.

Sous le regard mi-enjoué mi-sceptique des Tullistes, l’ancien chef de l’État a officialisé sa candidature en à peine un quart d’heure, face à une vingtaine de journalistes, quelques soutiens politiques et des vacanciers rassemblés par hasard. “C’est une surprise générale”, commente Pascal Cavitte, conseiller municipal et régional, jusqu’alors pressenti comme le candidat du Parti socialiste pour l’union de la gauche dans cette circonscription. 

“Il a longtemps pesé le pour et le contre. Même si ce n’est pas gagné pour nous, sa décision est une bonne nouvelle. C’est une figure connue et rassurante ici”, ajoute M. Cavitte. Car en ces temps troublés, l’arrivée de François Hollande semble susciter autant d’espoir que de scepticisme chez les électeurs locaux.

En effet, l’ancien président explique avoir pris cette décision “parce que j’ai estimé que la situation était grave. Jamais l’extrême droite n’a été aussi proche du pouvoir depuis la Libération. Comment rester indifférent ?” Face à “l’angoisse de voir l’extrême droite prendre le pouvoir” et “la colère contre un Macron apprenti sorcier”, cette candidature incarne pour beaucoup “l’espérance nourrie par l’union des gauches”.

Reste à savoir si les Tullistes seront convaincus par ce retour aux sources de l’ancien président socialiste. La campagne s’annonce intense dans cette circonscription qui pourrait être un véritable enjeu des prochaines élections législatives anticipées.

Emmanuel Ekouli 

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