La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a appelé les autorités camerounaises à accélérer la réhabilitation de la Société nationale de raffinage (Sonara), la seule raffinerie de pétrole du pays. Le gouverneur de la Beac a souligné que l’importation de tous les produits pétroliers finis par le Cameroun depuis l’incendie qui a détruit la Sonara en mai 2019 met en péril les réserves de change de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Fragilisation des réserves de change de la Cemac

Depuis l’incendie de la Sonara, le Cameroun est contraint d’importer tous les produits pétroliers finis, ce qui fragilise les réserves de change de la Cemac. Les réserves de change représentent les avoirs en devises des pays de la Cemac et sont utilisées pour payer les factures d’importations. En vertu des accords monétaires, 50% de ces avoirs sont rapatriés à la Beac et les 50% restants sont conservés dans le compte d’opérations ouvert dans les livres du Trésor français.

Le rôle clé du Cameroun dans les réserves de change de la Cemac

Le Cameroun, en tant que locomotive économique de la Cemac, contribue de manière significative aux réserves de change de la région. Entre 70 et 80% de ces avoirs en devises sont fournis par le Cameroun. Cependant, les importations massives de produits pétroliers finis effectuées par le pays depuis l’incendie de la Sonara érodent ces réserves, ce qui met en péril la capacité des autres pays de la Cemac à effectuer leurs propres importations.

L’appel à la réhabilitation de la Sonara

Le gouverneur de la Beac a lancé un appel aux autorités camerounaises pour accélérer la réhabilitation de la Sonara. La réouverture de la raffinerie permettrait de relancer les activités de raffinage du brut au Cameroun et de réduire, voire d’éliminer, les importations de produits pétroliers finis. Cela contribuerait à préserver les réserves de change du pays et à soutenir les autres pays de la Cemac dans leurs propres importations.

Progrès et retards dans la réhabilitation de la Sonara

Initialement prévu pour 2022, le démarrage des travaux de réhabilitation de la Sonara a été reporté. Le Premier ministre camerounais a annoncé en novembre 2023 que les études d’ingénierie nécessaires seraient réalisées en 2024. Des entreprises américaine et française ont été sélectionnées pour mener ces études et fournir une assistance technique. Cependant, des informations sur le coût de ces prestations et le processus de sélection des entreprises n’ont pas été divulguées.

La Beac souligne l’urgence de réhabiliter la Sonara afin de protéger les réserves de change de la Cemac. L’importation massive de produits pétroliers finis par le Cameroun depuis l’incendie de la raffinerie met en péril la solidarité entre les pays de la Cemac dans l’utilisation des avoirs en compte d’opérations. La réouverture de la Sonara contribuerait à préserver les réserves de change du pays et à soutenir les importations des autres pays de la région. Cependant, les retards dans la réhabilitation soulignent la nécessité d’accélérer les travaux pour éviter une détérioration supplémentaire des réserves de change de la Cemac.

Emmanuel Ekouli

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