Les membres du gouvernement camerounais ont été appelés à témoigner devant les sénateurs sur la situation sécuritaire dans les régions anglophones en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le secrétaire d’État à la Défense chargé de la gendarmerie (Sed) et le ministre délégué à la présidence en charge de la Défense (Mindef) ont tenté de rassurer les élus en mettant en avant des signes de progrès. Malgré cela, des défis subsistent, notamment les attaques de groupuscules armés contre les militaires et les civils.

Le contexte de la crise anglophone
Depuis 2016, le Cameroun fait face à une crise dans ses régions anglophones, où des groupes séparatistes revendiquent l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les affrontements entre ces groupes et les forces de sécurité ont entraîné des violences, des déplacements massifs de population et une détérioration des conditions de sécurité.

Des signes encourageants
Selon le Sed, Landry Galax Etoga, la situation sécuritaire dans les régions anglophones présente une tendance générale positive. Il souligne que les élèves ont pu suivre leurs cours dans des conditions relativement calmes, avec une augmentation du taux d’occupation des salles de classe au fil des ans. De plus, les activités sociopolitiques et sportives qui étaient entravées ont repris, comme en témoignent l’organisation de la fête du 20 mai et la fête internationale du travail du 1er mai.

Sur le plan économique, le Sed met en avant la reprise des activités des entreprises agro-industrielles telles que la Pamol et la CDC. Il note également une amélioration progressive du taux de recouvrement des recettes fiscales et l’avancement des grands chantiers routiers.

Les défis persistants
Bien que des progrès aient été réalisés, le Sed reconnaît que des attaques de groupuscules armés continuent de cibler les militaires et les civils. Il mentionne une récente embuscade contre une patrouille de la gendarmerie au cours de laquelle cinq gendarmes ont perdu la vie. Le Sed souligne l’existence d’exactions telles que les enlèvements avec demande de rançon, les incendies de biens privés et les attaques séparatistes contre les patrouilles militaires et les populations.

Les propos du Mindef, Joseph Beti Assomo
Le ministre délégué à la présidence en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, a également témoigné devant les sénateurs. Il affirme que de nombreux groupes armés présents dans les régions anglophones n’ont pas de motivations idéologiques séparatistes ou sécessionnistes. Il les décrit comme des bandes armées et des gangsters qui commettent des enlèvements, réclament des rançons et prennent des otages sans avoir de lien évident avec la cause séparatiste. Malgré ces défis, le Mindef souligne que des progrès ont été réalisés et que de nombreux chefs de bandes ont été neutralisés ces derniers mois.

La situation sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun reste complexe malgré les signes encourageants mentionnés par les responsables du ministère de la Défense. Les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation, des activités sociopolitiques et sportives, ainsi que sur le plan économique, témoignent des efforts du gouvernement pour rétablir la stabilité. Cependant, les attaques perpétrées par des groupuscules armés continuent de représenter un défi majeur pour les forces de sécurité et les populations locales. La résolution de la crise anglophone demeure une priorité pour le gouvernement camerounais.

Emmanuel Ekouli

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