Le Premier ministre du Québec François Legault, son ministre du Travail Jean Boulet par ailleurs ancien ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration(MIFI) sans oublier Mme Christine Fréchette qui occupe désormais depuis le 20 octobre 2022 le portefeuille ministériel de l’Immigration ont multiplié depuis plusieurs années des propos indécents à l’endroit des immigrants pour des calculs électoralistes au mépris de la cohésion sociale entre les Québécois d’origine et d’adoption. 

Le Premier ministre du Québec François Legault veut réduire par tous les moyens l’immigration au Québec  avant la fin de cette année si possible pour un temps relativement long jusqu’à la fin de son mandat sous le prétexte que les immigrants sont devenus le malheur de la prospérité, la sécurité et du bien-être du peuple québécois par ailleurs une réelle menace pour la survie de langue française au Québec. C’est ainsi qu’il a affirmé récemment : « Avec la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, on a annoncé aujourd’hui une première mesure pour réduire le nombre d’immigrants temporaires. Le Québec imposera un moratoire sur les nouvelles demandes et sur les renouvellements des travailleurs temporaires sur l’île de Montréal. Ce moratoire exclura les emplois payés à 57 000 $ et plus et les emplois en éducation, en santé, en transformation alimentaire et en construction. Le Québec a toujours été et sera toujours accueillant envers les nouveaux arrivants. Mais actuellement, on a dépassé notre capacité d’intégration.Depuis deux ans, le nombre d’immigrants temporaires au Québec a doublé en passant de 300 000 à 600 000. Le gouvernement fédéral est le grand responsable de cette explosion du nombre d’immigrants temporaires. On lui a demandé de réduire de moitié ceux qui sont sous leur responsabilité. On doit réduire le nombre d’immigrants pour protéger nos services publics, pour enlever de la pression sur le logement et pour protéger le français, en particulier à Montréal.»

La théorie du bouc émissaire du Premier ministre  François Legault est fondée sur le fait que le malheur du Québec, c’est l’immigration et le gouvernement fédéral du Premier ministre Justin Trudeau.  Est-ce vrai? C’est globalement faux parce que les immigrants permanents et même temporaires participent d’une manière ou d’une autre au progrès du Québec aussi bien sur le plan cultuel, social, économique, sportif et scientifique, etc. Ces derniers paient des taxes et dépensent une bonne partie de l’argent qui a été gagné au Québec. Les Québécois d’adoption participent également au rayonnement du Québec dans le monde dans une société québécoise où la population est vieillissante et les Québécois de souche font généralement moins de deux enfants par foyer que les Québécois issus de l’immigration. C’est ainsi que grâce à l’immigration, le Québec peut avoir la relève dans le monde du travail par exemple dans les emplois plus ou moins spécialisés et les emplois précaires que les Québécois de souche ne veulent souvent pas exercer . Ensuite, les étudiants étrangers notamment africains paient des études assez chères au Québec, surtout dans certains programmes d’enseignement à l’exemple des études d’ingénieur ou de médecine où l’entrée est extrêmement sélective. Par ailleurs, compte tenu du niveau assez élevé de la vie au Québec, les étudiants étrangers paient les logements un peu chers mais aussi dépensent de l’argent pour se nourrir, se vêtir et se chauffer dans une province où le froid hivernal est glacial pour plusieurs mois dans l’année. L’argent qui finance les études des étudiants étrangers, notamment africains vient souvent des parents dans les pays d’origine qui prennent généralement des prêts ou dépensent l’essentiel de leurs économies d’une vie de travail en Afrique  dans les études des enfants pour donner une bonne et solide formation aux enfants dans les universités québécoises. Nous avons eu l’occasion de mener des enquêtes sérieuses au Québec sur le sujet et de voir des parents africains par exemple avec deux, trois et même quatre enfants étudiants non seulement au niveau collégial dans les Cégeps mais aussi dans les universités au Québec. Nous avons eu également l’opportunité d’observer de près et de vivre ces réalités sur le terrain au Québec auprès des étudiants internationaux dans des villes comme Montréal, Trois-Rivières, Québec, Gatineau, Sherbrooke, etc. Combien d’immigrants au Québec se réjouiraient de vivre du «Bien-Être Social» ou seraient heureux d’être BES quand ils ont les bras et les pieds mais aussi sont en bonne santé pour pouvoir travailler pour vivre de manière honorable dans la société québécoise et canadienne? 

Dans une récente déclaration qui visait particulièrement les immigrants, notamment les étudiants étrangers, le Premier ministre du Québec François Legault du parti politique Coalition Avenir Québec, un parti nationaliste qui s’apparente au Rassemblement National en France de Marine Le Pen, enfonce encore le clou sur l’immigration: « J’ai un devoir, on a tous un devoir de réduire le nombre d’immigrants temporaires pour être capable de protéger nos services publics. On doit absolument réduire le nombre d’immigrants à Montréal pour protéger le français. Je vous annonce un moratoire sur les demandes pour les travailleurs temporaires et sur les renouvellements pour les travailleurs temporaires du programme PTET sur l’île de Montréal pour les 6 mois. Dès cet automne, on va déposer un projet de loi pour se donner les pouvoirs pour limiter le nombre d’étudiants étrangers dans certains établissements où il y a eu entre autre des abus au cours des dernières années.»

Le vrai problème du Premier ministre François Legault  avec l’immigration au Québec, surtout dans la grande métropole de Montréal est probablement politique voire électorale dans une métropole multiculturelle  comme Montréal où l’on retrouve une importante population immigrante défavorable largement à sa politique et où son parti n’a pas le même vent en poupe que dans les autres régions de l’intérieur du Québec où il y a une importante concentration de Québécois de souche qui soutiendrait cette politique contre l’immigration dans la Belle Province. Le Premier ministre François Legault avait par le passé associé l’immigration à la violence avant  de se rétracter de ses allégations. Comme son Premier ministre, l’ancien ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration(MIFI) qui est ministre du Travail M. Jean Boulet par ailleurs Député de la ville de Trois-Rivières dans la région de la Mauricie n’a jamais cessé de faire des affirmations infondées sans preuve sur les immigrants au Québec pour contenter sa base électorale. Quel cynisme! Cette instrumentalisation politique de l’immigration ne favorise pas la paix et la cohésion du peuple québécois dans l’ensemble. Le Premier ministre François Legault, son ministre du Travail Jean Boulet et dans une certaine mesure Mme Christine Fréchette du ministère de l’Immigration sont-ils au service de tous les Québécois? Cette question peut paraître inacceptable pour ces derniers mais elle mérite d’être posée dans la mesure où les deux premiers surtout ne cessent d’utiliser assez souvent un discours qui favorise la division et la haine de l’autre, d’une certaine population québécoise issue de l’immigration. 

La déclaration du ministre Jean Boulet par exemple avant les élections d’octobre 2022 affirmant que «80 % des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise » est extrêmement grave pour un ministre dont l’une des missions essentielles est justement d’œuvrer au quotidien pour rassurer les immigrants qu’ils ont fait le meilleur choix de s’installer au Québec au détriment d’autres provinces comme l’Ontario pour participer non seulement à la pérennité de la langue et la culture française mais aussi globalement au rayonnement du Québec au sein de la fédération canadienne et à travers le monde grâce à la promotion des valeurs québécoises, notamment la laïcité, l’égalité homme-femme, la tolérance, etc. Le pourcentage de 80 % des immigrants ne reflète pas la réalité des chiffres ou des statistiques et prouve assurément que le ministre Jean Boulet ne mérite pas d’occuper le portefeuille ministériel de l’Immigration tout comme celui du Travail également où il doit régulièrement donner de bons chiffres sur le chômage et l’emploi, notamment des immigrants dont-il ne cesse de blesser par sa malhonnêteté intellectuelle et une vision complètement nombriliste de la réalité des bienfaits de l’immigration au Québec. Une proportion non négligeable des immigrants qui ont étudié au Québec sont non seulement qualifiés mais aussi réussissent bien leur intégration au Québec. Ensuite, dans plusieurs universités et grandes écoles au Québecnotamment l’École de Technologie Supérieure (ÉTS)de Montréal, plus de la moitié des étudiants finissant de maîtrise et doctorat sont d’origine immigrante. Est-ce que les immigrants venus se former au Québec qui ont réussi dans les études supérieures sont ceux qui ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise? Nous laissons la  réponse à cette question au Premier ministre François Legault, la ministre Christine Frechette et le ministre Jean Boulet mais aussi à toutes celles et ceux qui se réjouissent des propos belliqueux  parmi leurs partisans.

Il est inconcevable sur le plan humain et inadmissible sur le plan rationnel de croire que des immigrants venus au Québec à la recherche du savoir et du savoir-faire dans de nombreux domaines des sciences et techniques deviennent du jour au lendemain, après la réussite aux études,  une menace pour la société québécoise. La présence des immigrants est salvateur pour la survie même de la Belle Province dans son exception culturelle au sein de la fédération canadienne. L’immigration constitue par conséquent une chance pour le Québec dont le taux de natalité des Québécois d’origine est de 1.4% comparativement aux Québécois d’adoption. Ces immigrants font un peu plus d’enfants qui permettront au Québec de demain dont le défi futur est de demeurer une société prospère où il fera bon vivre à tous d’avoir une main d’œuvre qualifiée pour favoriser l’essor industriel du Québec dans un monde globalisé de plus en plus caractérisé par l’économie du savoir et de la matière grise dans des secteurs d’activité de technologie de pointe fortement concurrentiels. Le ministre  Jean Boulet qui n’hésite pas à faire des déclarations malsaines et minables sur les immigrants est celui  qui avait affirmé après sa nomination au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration: « La francisation […] va nous permettre d’assurer une régionalisation plus efficace, une meilleure rétention et, ultimement, permettre une meilleure vitalité de la langue française au Québec et répondre aux besoins concrets de notre marché de l’emploi partout dans les régions. »  Le Premier ministre François Legault comme certains de ses principaux collaborateurs, notamment M. Jean Boulet  et Mme Christine Fréchette doivent donc désormais pouvoir tenir leur langue à l’avenir lorsqu’ils parleront de l’immigration et des statistiques erronées et peu fiables sur les immigrants au Québec  parce que le souci de chacun d’eux doit être avant tout de rassembler pour favoriser le bien-être de tous les Québécois des villes et campagnes, peu importe l’origine des uns et des autres. 

Lors d’une intervention d’urgence, la vitesse de la procédure thérapeutique est uniquement déterminée par la situation de celles ou de ceux à qui l’on porte secours. Il est donc important de reconnaître à temps les besoins d’une société et de faire le nécessaire parce que la vie punit les personnes qui prennent des mauvaises décisions  trop tard. Nous invitons par conséquent le Premier ministre François Legault  de se concentrer à réfléchir sur les vrais défis du Québec et à trouver les meilleures solutions qui favorisent le vivre ensemble  au lieu de la théorie du bouc émissaire sur les immigrants.

Ferdinand MAYEGA à Paris  

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