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Yaoundé, la capitale politique du Cameroun baigne sous l’hivernage de ce mois d’août. Mais derrière ce climat frisquet, cette ville, comme l’ensemble des chefs-lieux du pays, se cache déjà les témoins de la prochaine élection présidentielle. Si les rues ne sont pas encore remplies par les effigies des différents candidats, il reste que la tension monte. L’arrestation et le relâchement d’un jeune influenceur le démontre bien. Les leaders politiques montent de plus en plus en créneau pour baliser le terrain en attendant le top départ d’une élection que l’opposition entend gagner après de nombreux échecs.


A vous écoutez, vous n’excluez pas la possibilité de briguer un mandat présidentiel. C’est pour 2025 ?

Évidemment, au PACTEF- Cameroun, nous avons un projet de société pour notre pays. Pour sortir définitivement notre pays de la situation dans laquelle il se trouve depuis 42 ans. Mais nous restons réalistes et dans le contexte actuel ce n’est pas pour 2025. Même si nous sommes préparés à toute éventualité, à savoir gouverner même dans l’immédiat. Le désert dans lequel m’a envoyé Dieu et nos ancêtres, le chemin de l’exil, m’a beaucoup enseigné et m’a permis de gagner en maturité. Comme me l’ont dit plusieurs personnes âgées, les hommes qui ont été au service de Dieu en grande partie sont passés par l’exil. C’est un chemin de croix qui permet à Dieu de mettre ses futurs serviteurs à l’épreuve.

Donc, si le peuple camerounais et les forces vives de la nation décident de nous confier la gestion de notre pays demain, nous serons prêts à faire le travail. Et ensemble, redonner au Cameroun sa grandeur. Mais, nous ne sommes pas pressés. J’ai eu 40 ans le 20 mai 2024, cela signifie que nous avons le temps même si ailleurs, comme au Tchad, au Burkina Faso, il y a des hommes de mon âge qui exercent déjà la haute fonction. Sans oublier le Sénégal, même si là, ce sont des aînés, mais, pratiquement la même génération.

Pour briguer un mandat, vous êtes obligé de retourner vivre au Cameroun. Comment vous organisez ce retour ?

Nous sommes conscients qu’il nous faudra retourner au Cameroun pour être candidat à la présidentielle. C’est pour cette raison que nous demandons au gouvernement camerounais de nous donner des garanties de sécurité afin de nous permettre de revenir contribuer au jeu politique républicain pour l’intérêt de notre peuple. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare. Quel que soit nos divergences d’opinion, la mère patrie reste au-dessus de tout. Lorsque les conditions seront réunies, la presse nationale et internationale sera informée de mon retour. Aussi, il est important de rappeler qu’il y a eu des leaders avant nous qui ont été en exil et qui sont retournés servir leur pays aux plus hautes fonctions.

Dans une vidéo que vous publiez récemment sur les réseaux sociaux, vous indiquez à l’opinion nationale que le PACTEF est pour le moment un projet qui a pour vocation de se muer en parti politique. 

Comment comptez-vous imposer cette nouvelle formation politique face aux cadors actuels qui n’ont pas l’intention de fléchir ?

Le PACTEF-Cameroun est un projet social panafricain porté par la jeunesse. Nous ne sommes pas inquiets par la présence sur le terrain des anciens partis politiques. Au contraire, ce sera l’occasion pour nous de faire la différence, d’apporter à notre peuple quelque chose de nouveau. Nous avons pris la peine d’observer les autres, de voir leurs erreurs. Nous avons voyagé dans des pays et nous avons aussi observé comment les choses se passent. Et en prenant en considération nos propres réalité, nous sommes convaincus d’avoir la meilleure offre politique pour le peuple et la nation camerounaise. Évidemment, rien n’est parfait. Nous allons améliorer cette offre au fur et à mesure en mettant l’humain et la justice au centre de nos priorités.

En 2018, lors de la dernière élection présidentielle, le débat sur la forme de l’Etat a cristallisé le débat public et tout laisse croire qu’il en sera de même en 2025 à cause de la crise sécuritaire sans fin dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO). Quel est votre avis sur cette question particulière ?

Nous faisons le constat de ce que la plupart des pays de la planète assument jalousement leur histoire, bonnes ou mauvaises. Au Cameroun malheureusement, ce n’est pas le cas avec nos autorités actuelles qui sont dans un déni de l’histoire. En 1884 à Berlin, ils ont privé notre pays d’une grande partie de ses terres. S’il faut refaire l’histoire, nous aurons des problèmes avec plusieurs pays frontaliers à l’exception du Tchad. Après la première guerre mondiale, notre pays a été sous protectorat de la Société des nations. Et après la deuxième guerre mondiale, nous avons été placés, pour le Cameroun occidental (Southen Cameroon) sous tutelle Britannique, et pour le Cameroun oriental (la République du Cameroun) sous tutelle française. Au lendemain de ce qu’on a appelé indépendance, pour lequel se sont battus le Mpodol Um Nyobe et ses camarades jusqu’à son assassinat en 1958, nos aînés ont engagé des démarches afin que nous puissions nous remettre ensemble pour un Cameroun plus fort. A la suite des différentes concertations avec les conférences de Bafoussam et Foumban, est né le 1er septembre 1961 la Constitution fédérale.

Dans cette constitution, socle de la République, il est dit en son 47 que « toute proposition de révision de la présente Constitution portant atteinte à l’unité et à l’intégrité de la fédération est irrecevable ». Vous comprendrez dès lors que lorsqu’on est patriotes, respectueux des valeurs de la République et de la loi, on prend acte que depuis mai 1972 que nous sommes dans du faux. Car tout ce qui a été fait, pour le référendum et la Constitution de 1972 permettant de passer de la fédération à la République unie est illégale.

Il faut rappeler que le président Ahidjo l’avait fait sous conseils de l’Elysée dans l’objectif de concentré les pouvoirs à Yaoundé et mieux de mieux contrôler les ressources des régions anglophones et aussi avec une volonté sournoise de la part de la France d’effacer la culture anglo-saxonne que nos frères et sœurs de ces régions avaient héritée des Britanniques. Conscient de cela, il nous revient avec courage d’assumer notre histoire et de reconnaître que nous avons été induits en erreur par des personnes qui ne visait que leur intérêt et non celui de notre peuple.

Une fois que je l’ai dit, permettez-moi de m’incliner devant la mémoire des victimes civiles et militaires de cette crise. Permettez- moi aussi d’adresser mes vœux de prompt rétablissement aux blessés et mes encouragements aux familles des victimes. Le PACTEF-Cameroun place la résolution de cette crise au cœur de sa politique. Et une solution rapide sera proposée si le peuple camerounais nous faisait l’honneur de nous confier la destinée de notre pays.


Justement, qu’est-ce qui peut mettre un terme à cette crise sécuritaire dans le NOSO ?

Les actes à poser pour mettre un terme à cette crise sont : revenir à la Constitution de 1961 et à la fédération en organisant un référendum dans ce sens dans les régions concernées ; même si par la suite, il peut y avoir des amendements dans cette Constitution tout en respectant le principe de fédération. Le but est de stopper les velléités sécessionistes. Nous pensons par exemple a une fédération à 11 États car nous souhaitons que la presqu’île de Bakassi soit indépendante des deux autres régions anglophones. Le peuple en décidera le moment venu. En attendant le retour à la fédération, il faut rendre la décentralisation effective ; suspendre les postes de sous-préfets ; entamer un dialogue direct avec les populations et les leaders choisis par la population locale pour définir les axes prioritaires pour elles ; permettre aux localités de profiter en premier des ressources que leur offre leur environnement. La liste est non exhaustive. Évidemment, il faut renforcer notre présence militaire sur le terrain par la multiplication des effectifs et de l’équipement.

Le Cameroun est de même confronté à une autre crise sécuritaire dans la partie septentrionale du pays où l’armée nationale combat depuis une dizaine d’années les soudards de la secte jihadiste Boko Haram. Quel est votre avis sur la gestion de cette guerre ?

En ce qui concerne la question sécuritaire dans le septentrion, cela est encore les retombées de la mal gouvernance. La gouvernance actuelle est l’héritage du système colonial. Les colons étaient là uniquement pour se servir et non dans l’intérêt de nos nations. Raison pour laquelle les questions de sécurité de nos frontières n’étaient pas leur priorité. Au contraire, c’était même un avantage à partir du moment où la porosité des frontières pouvait leur permettre de revenir par la fenêtre si on les mettait dehors. Nous ne pouvons pas comprendre que nos dirigeants roulent dans des voitures de 150 millions de francs CFA dans un pays où il manque d’eau potable. Dans un pays où il n’y a pas de routes, que des membres du gouvernement aient des bons de carburants de plusieurs millions de francs CFA pour en réalité le besoin peut être moins de 500 mille francs CFA. Qu’on puisse attribuer des marchés des milliards de nos francs CFA aux entreprises étrangères qui viennent uniquement pour faire du business et qui s’en vont avec des devises pourtant nous avons une armée et la main d’œuvre qui peut faire le travail à moindre coût.

Dans le programme du PACTEF-Cameroun, l’armée aura un grand rôle à jouer dans la construction du pays. Les ministères tels que : les Travaux publics, l’Administration du territoire, la Défense et même des entreprises publiques telle que l’Agence du fonds routier seront gérées par l’armée. Le Matgénie, le Labogenie seront fermés et leurs matériels mis à la disposition du Génie militaire qui disposera du matériel dans chaque région.

permis de mettre sur pied les bases d’une économie stable. On n’a pas besoin d’avoir fait Sciences Po, Harvard où Cambridge pour comprendre cela.

Nous devons repenser le modèle de gouvernance. La sobriété s’impose. Nous comptons pour cela réduire d’au moins 50 % les fonds alloués au fonctionnement du gouvernement y compris celui de la présidence de la République. Il est temps que tout le monde se serre la ceinture pour permettre au bas peuple de respirer un tout petit peu.

Les terroristes et les réseaux criminels s’adaptent rapidement à l’évolution du temps et aux nouvelles technologies. Vu les défis qui nous attendent et qui vont s’accentuer les années à venir, nous devons multiplier au moins par 5 le budget de la défense ainsi que les effectifs de l’armée. Investir dans la recherche militaire et acquérir la connaissance technologique. C’est possible. Le régime actuel fait déjà des efforts, mais pas suffisamment. Ce projet demande de l’argent. Nous y avons pensé au PACTEF-Cameroun. La Côte d’ivoire mobilise facilement un budget de 16 mille milliards de francs CFA, avec 22 millions d’habitants là où le Cameroun peine à mobiliser 6 mille milliards de francs CFA avec plus de 30 millions d’habitants. Tandis que le Sénégal mobilise 6 milliards de francs CFA avec 17 millions d’habitants. Vous comprenez que nous avons un réel problème. Nous faisons la précision sur la démographie car, l’indice démographique nous renseigne sur la capacité de consommation et la main d’œuvre du pays. Nous avons plus de potentiel, cequiveutdirequenous pouvons produire plus que ces pays. Raison pour laquelle nous comptons réduire drastiquement les importationsdesproduits de première nécessité afin d’encourager la production et la consommation locale. 

Le génie sera doté du matériel nécessaire pour faire toutes les réalisations routes, ponts, hôpitaux, écoles. Aucune entreprise étrangère ne viendra plus prendre des devises au Cameroun et s’en aller. La Turquie et la chine sont des exemples.

Ce ne sont pas des entreprises étrangères qui ont construit la Turquie ou la Chine. Et avant d’avoir l’expérience et l’expertise qu’ils ont aujourd’hui, ils ont commencé au bas de l’échelle, ce qui leur a permis de mettre sur pied les bases d’une économie stable. On n’a pas besoin d’avoir fait Sciences Po, Harvard où Cambridge pour comprendre cela.

Nous devons repenser le modèle de gouvernance. La sobriété s’impose. Nous comptons pour cela réduire d’au moins 50 % les fonds alloués au fonctionnement du gouvernement y compris celui de la présidence de la République. Il est temps que tout le monde se serre la ceinture pour permettre au bas peuple de respirer un tout petit peu.

Les terroristes et les réseaux criminels s’adaptent rapidement à l’évolution du temps et aux nouvelles technologies. Vu les défis qui nous attendent et qui vont s’accentuer les années à venir, nous devons multiplier au moins par 5 le budget de la défense ainsi que les effectifs de l’armée. Investir dans la recherche militaire et acquérir la connaissance technologique. C’est possible. Le régime actuel fait déjà des efforts, mais pas suffisamment. Ce projet demande de l’argent. Nous y avons pensé au PACTEF-Cameroun. La Côte d’ivoire mobilise facilement un budget de 16 mille milliards de francs CFA, avec 22 millions d’habitants là où le Cameroun peine à mobiliser 6 mille milliards de francs CFA avec plus de 30 millions d’habitants. Tandis que le Sénégal mobilise 6 mille milliards de francs CFA avec 17 millions d’habitants. Vous comprenez que nous avons un réel problème. Nous faisons la précision sur la démographie car, l’indice démographique nous renseigne sur la capacité de consommation et la main d’œuvre du pays. Nous avons plus de potentiel, ce qui veut dire que nous pouvons produire plus que ces pays. Raison pour laquelle nous comptons réduire drastiquement les importationsdesproduits de première nécessité afin d’encourager la production et la consommation locale. En le faisant, nous allons booster notre économie pour nous permettre de protéger nos populations et de faire barrage aux recrutements par des réseaux criminels. L’armée avec les moyens mis à sa disposition fera le reste en ce qui concernera la sécurisation de nos frontières.

Ces derniers jours, il circule un mémorandum écrit par les populations du Mbam. Avant ça, il y a eu d’autres communautés qui ont fait pareil. Peut-on conclure que le chantier de l’unité nationale a fait faillite au Cameroun ?

Personnellement, je n’ai pas connaissance du mémorandum du Grand Mbam. Mais la publication de ce dernier démontre encore une fois de plus l’échec de gouvernance du régime actuel. Ce n’est pas le premier mémorandum et ce ne sera probablement pas le dernier. Les populations qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles pensent pouvoir trouver la solution dans le repli identitaire. Malheureusement, ce n’est pas la solution. Nous n’avons pas besoin d’un fils de l’Ouest pour développer l’Ouest Cameroun. On a juste besoin d’un Camerounais patriote et soucieux du bien-être de ses semblables. Um Nyobe était Bassa et pourtant il s’est battu avec ses camarades d’autres régions pour tous les Camerounais. Il faut toujours le rappeler à la jeune génération et aux générations futures. Nos populations doivent savoir qu’il faut sortir de ce repli identitaire et rechercher les fils et filles patriotes de la République à l’exemple de Um Nyobe et ses camarades. Et le PACTEF-Cameroun est cette alternative. Nous pouvons comprendre la peur de l’inconnu, parfois les préjugés. Mais c’estens’engageantdans l’inconnu qu’on fait des découvertes. Ibrahim Traoré du Burkina Faso est un exemple. Le Sénégal est un exemple. Parfois, ceux qui ont été présentés comme des solutions, ont été majoritairement des catastrophes. Nous devons oser. Le PACTEF- Cameroun est une nouvelle génération de Um Nyobe améliorée et prête à parachever ce que Um avait commencé.

Dans votre programme, comment comptez- vous restaurer la paix, la cohésion et le vivre ensemble sur toute l’étendue du territoire national ?

La paix, le vivre ensemble et la cohésion nationale résident dans le partage. Il faut mettre sur pied une politique d’équilibre dans le partage des revenus de ressources. Il ne s’agit pas d’équilibre dans le partage de postes administratifs. Mais d’équilibre dans le partage des revenus de nos ressources. La Construction et le développement participatif dans chaque localité est un objectif pour nous. Les citoyens doivent être impliqués dans la gestion et la construction de leur localité. Permettre à chaque localité de définir ses priorités et l’accompagner pour l’épanouissement de ses populations tout en prenant en considération le point de vue du gouvernement fédéral qui restera le seul garant du bien-être des populations. Il est aussi question de résoudre le problème de pauvreté en lançant des projets industriels et agricoles sera une première solution.

En 2025, certains candidats de l’opposition qui sont sur les starting- blocks pour la course vers le palais d’Etoudi adoptent un discours souverainiste avec la promesse de sortir du FCFA. Quel est votre avis sur cette question ?

A la veille des échéances électorales, il y a toujours des aventuriers politiques, mais aussi des personnes sérieuses. Malheureusement, parfois, ils ont tous ou presque, le même langage : celui du sauveur. Ce qui peut créer la confusion dans la tête des électeurs. Nous demandons à Dieu d’accorder le discernement a notre peuple qui a tant souffert. Ce n’est pas en parlant français mieux que Molière ou en parlant anglais mieux que Shakespeare qu’on peut développer un pays. Mais en ayant l’amour pour son peuple et être prêt à faire don de soi pour sa patrie. C’est mon cas. Il ne suffit de tenir un langage de souveraineté. Il faut être prêt à s’engager sur le chemin de la souveraineté. Cet engagement demande du courage, de l’audace et du pragmatisme.

Ces candidats sont- ils prêts à appliquer le principe de réciprocité dans les relations internationales sans avoir peur des grandes puissances ? Combien sont prêts à suspendre les accords de partenariat économique avec l’Union européenne qui déverse sur nos marchés des produits européens parfois impropres à la consommation chez eux ? Cette Union européenne qui, sous prétexte de certification, interdit systématiquement tous nos produits.

Combien sont prêts à abandonner la vie de palais luxueux léguée par les colons à nos dirigeants actuels et qui éloigne les dirigeants des réalités du quotidien des citoyens lambda ? Certains veulent juste avoir un CV, d’autres veulent participer pour avoir des rentes. Peu sont ceux prêts au sacrifice pour le bien du peuple qui a trop souffert. Le PACTEF-Cameroun est le projet qu’avait promis Um Nyobe aux camerounais. A ceux qui ont des doutes, nous leur demandons d’aller consulter nos ancêtres. Il est temps que le peuple comprenne que la prophétie s’accomplira.

Comment comptez-vous dynamiser l’économie du Cameroun si jamais vous êtes élu président ?

Le Cameroun a un potentiel énorme. D’abord sa jeunesse, sa main d’œuvre et son potentiel agricole, sa position dans le golfe de Guinée. Nous inspirant du système de Singapour, nous comptons faciliter l’implantation des entreprises. Pour ce faire, il est important de maîtriser l’énergie électrique afin d’éviter des délestages comme c’est le cas actuellement. Il est surprenant que le Sénégal, qui n’a pas de fleuve comme le Cameroun, a une stabilité énergétique et nous pas. Nous devons maîtriser cette énergie et augmenter nos capacités de production énergétique pour les entreprises à grosses consommations d’énergie. Nous comptons nous tourner aussi vers l’énergie nucléaire. Nous avons l’avantage d’avoir l’uranium, l’une des matières premières nécessaire à sa production.

Ensuite, nous comptons suspendre ou renégocier les accords de partenariat économique. Nous allons privilégier la production et la consommation locale pour booster la croissance intérieure. La transformation sur place de nos matières premières est de rigueur. La création d’une zone économique spéciale sur la presqu’île de Bakassi. Un appui sera mis sur l’agriculture.

Nous allons nous doter d’engins agricoles. Nous ferons en sorte que toutes les collectivités territoriales décentralisées puissent s’équiper d’engins agricoles pour appuyer les agriculteurs locaux. Il y aura une exonération des taxes pour l’importation de ces engins afin de faciliter la tâche aux agriculteurs.

Nous allons aussi permettre à notre système bancaire d’être plus flexible afin que des investisseurs puissent facilement s’implanter au Cameroun en y transférant facilement leurs capitaux. Nous ne comptons plus nous laisser dicter des politiques des institutions qui font fuir les investisseurs de nos pays tandis qu’ils les acceptent chez eux, comme le font déjà Singapour, la Suisse et même la Chine.

Les professionnels de l’éducation dénoncent une baisse de la qualité de l’enseignement en plus de dénoncer le mauvais traitement des enseignants. C’est une problématique qui vous parle ?

L’enseignement est la base. Au PACTEF- Cameroun, nous constatons qu’il faut repenser l’école. De l’éducation de base à l’enseignement supérieur, il faut revoir le système éducatif et l’adapter à notre propre environnement. Le système en place nous a été légué par l’administration coloniale qui nous détournait de notre propre environnement afin de nous empêcher d’avoir la connaissance nécessaire pour utiliser nos ressources et développer notre environnement. Concernant les conditions des enseignants, nous pensons que les enseignants, les forces de défense et de sécurité et les médecins doivent être les personnels prioritaires dans la république.

A cet effet, l’armée qui aura la charge du ministère des Travaux publics et le Génie militaire, qui sera chargé de l’exécution des marchés pour le compte de l’Etat, devront construire dans chaque région, département, et arrondissement, des logements sociaux.

Pour ce qui est du système de santé, quels sont vos priorités ?

Nous ne pouvons pas parler de santé sans parler de justice. La justice sera la colonne vertébrale de la nation. Une justice totalement indépendante au service du peuple qui seul est souverain. Nous mettrons tout en place afin que l’armée par le ministère des Travaux publics et le Génie militaire puissent construire des hôpitaux de standing international. Les coûts de traitement des patients seront revus à la baisse avec la gratuité pour les accouchements. D’ailleurs, nous prévoyons d’encourager la natalité en apportant une assistance aux familles de plus de 4 enfants. Cela passe aussi par la sécurisation de l’état civil et la nationalité au Cameroun. L’Etat reprendra sa souveraineté dans ces domaines. Nous parlons ici par exemple de l’établissement de la cartenationaled’identité qui ne se fera plus par des étrangers. Le cas des infirmiers et infirmières ainsi que des aides- soignants sera évoqué dans notre projet de société.

Quels sont les autres priorités de votre offre politique ?

Nous accordons un intérêt particulier à la justice, colonne vertébrale de la nation. Plus jamais un Camerounais ne subira l’injustice sous le magistère du PACTEF- Cameroun. Les relations internationales basées sur le principe de réciprocité sont au cœur de notre projet. Idem pour l’investissement dans la recherche et les nouvelles technologies. En ce qui concerne les nouvelles technologies, nous comptons faire de la région du Sud-Ouest une sorte de Silicon Valley. La relance de la compagnie aérienne nationale, Cameroon Airlines. Les fonctionnaires et membres du gouvernement auront l’obligation de voyager avec la compagnie nationale aérienne à l’étranger.

Nous avons l’intention de nationaliser le secteur de la communication. Il est inconcevable que des multinationales comme MTN, Orange se fassent de l’argent sur le dos des Camerounais parfois en s’amusant avec le fisc. Ils feront l’objet d’un redressement fiscal ou ils seront tout simplement chassés de notre pays. Camtel au moins 75 % des parts du marché. Et l’armée s’assurera de la qualité de connexion réseau. Je profite de votre espace pour demander au Camerounais et camerounaises le moment venu de se diriger massivement vers l’entreprise nationale. Car, ensemble, nous allons redonner au Cameroun sa grandeur.

Entretien avec Jean-Michel Bios

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