Le Kenya, qui n’est ni membre de la Francophonie ni un pays francophone, a été choisi pour accueillir le sommet de 2026, comme annoncé par les présidents Macron et Ruto. Les autorités françaises voient en cela un « signe » de leur diplomatie, orientée désormais vers d’autres partenaires africains. Cependant, certains y perçoivent une réaction face au déclin de l’influence de la France dans ses anciennes colonies, notamment au Sahel.
Cette décision marque une rupture avec les pratiques habituelles de la Francophonie, qui privilégiait les pays ayant un lien historique avec la langue française. Le choix du Kenya, un pays anglophone, symbolise une volonté de diversification des partenariats diplomatiques de la France en Afrique. En effet, la perte d’influence dans ses anciens territoires colonisés, exacerbée par les récentes tensions et coups d’État dans des pays comme le Mali et le Niger, force la France à se tourner vers d’autres nations pour maintenir son empreinte sur le continent.
Toutefois, cette décision ne manque pas de susciter des débats. Certains observateurs y voient une tentative désespérée de Paris de regagner du terrain, alors que les critiques s’intensifient sur sa politique africaine, perçue par certains comme paternaliste et déconnectée des réalités locales. Le choix du Kenya pourrait donc refléter une adaptation pragmatique, voire un aveu d’échec de la stratégie traditionnelle française en Afrique.
Le sommet de 2026 sera donc important pour observer la nouvelle dynamique des relations franco-africaines. Ce sera l’occasion de mesurer l’impact de cette nouvelle orientation sur le continent et d’évaluer si ce choix stratégique sera bénéfique à long terme pour la France dans un environnement géopolitique africain de plus en plus fragmenté et imprévisible.
Charles Chacot Chime