S’il y a une entité qui résume parfaitement le lien Armée-Nation, c’est bel et bien le génie militaire. Il s’agit véritablement d’une force au service du développement socioéconomique. Sa réputation le précède, tant il se particularise par des actes concrets.
Il frappe par son acuité, sa célérité, son professionnalisme, ses réalisations. Dans un contexte global caractérisé par la lourdeur qui mine des chantiers ou projets, le génie militaire sort du lot. Lorsqu’on apprend qu’un marché a été confié au génie militaire, tout le monde est rassuré, parce que l’on sait que ledit marché sera réalisé et livré à temps. L’on est là dans la matérialisation d’une collaboration efficace entre le ministre de la défense, Joseph Béti Assomo, et le directeur du génie militaire, le colonel Jackson Kamgain. Le tout, sous la baguette du chef suprême des armées, Paul Biya.
Mais, avant d’aller plus loin dans notre analyse, il faudrait d’abord élaguer un certain nombre de questions. C’est quoi le génie militaire ? Quelle est la particularité du génie camerounais ? En quoi son existence est-elle une opportunité pour notre pays ?
Le génie militaire est l’ensemble des techniques d’attaque et de défense des places, des postes, et de construction des infrastructures nécessaires aux armées au combat. Le terme désigne par extension le corps des troupes de cette arme. L’origine du génie militaire remonte à l’ère Napoléon Bonaparte, un empereur français, qui décida de séparer les compagnies de mineurs de l’Artillerie.
Depuis la deuxième guerre mondiale et tous les conflits qui ont suivi, le Génie Militaire a pris un rôle central en se positionnant d’une part comme étant l’arme du « Terrain » et d’autre part comme étant un service à même de construire des infrastructures.
Ces ingénieurs de combat sont des spécialistes des techniques du génie militaire et de leur mise en œuvre dans des conditions de combat. Il peuvent donc accomplir une grande variété de tâches dont des fortifications, constructions ou réparations de routes, de ponts, de voies de chemins de fer ou toute infrastructure de transport, pose ou destruction de champs de mines, etc. De manière plus générale, ils doivent permettre ou faciliter le mouvement ou le soutien aux forces armées et gêner le mouvement des forces ennemies.

Cependant, leurs interventions ne se limitent pas aux champs de bataille. Et, c’est sur ce point précis que le génie militaire camerounais sort de l’ornière et convole en justes noces avec le concept d’armée professionnelle.
Créé en 1962, installé au camp Bassa (Pk 10) sur l’ancienne route Douala-Édéa et dans plusieurs autres structures, le génie militaire du Cameroun assure à la fois des missions de défense et de service communautaire. C’est une partie intégrante de l’armée de terre et compte environ 1 500 hommes. Il est dirigé par le colonel Jackson Kamgain.

Le Génie Militaire est devenu une unité au service du développement économique et de la nation, qui fait la fierté de tout le Cameroun. Il est à la fois une Arme (car elle participe activement au combat) et un Service à travers (la réalisation des infrastructures).

L’histoire du Génie Militaire est aussi vieille que celle de notre armée. Et, le président la République, chef suprême des armées, Paul Biya, depuis son accession à la magistrature suprême, l’a progressivement modelé.
Le 25 Juillet 2001, par décret N° 2001/178, les organismes Interarmées de formation professionnelle ont été rattachés à la Direction du Génie (DIRGEN) qui est dotée du Centre Spécialisé, d’Application et de Perfectionnement du Génie (CSIAPGEN) créé en Novembre 2012, des Organismes Interarmées de Formation professionnelle. Celle-ci, en plus d’être conseillère du Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense et du Chef d’Etat-Major des Armées sur l’emploi du Génie, a également un rôle de conception et de contrôle des travaux ; alors que le Régiment du Génie (REGEN) devient le bras d’exécution de la DIRGEN-OIFP. C’est ce régiment du génie que les Camerounais, du moins ceux vivant hors des régions en crise telles que l’Extrême-Nord ou le NoSo, ont l’habitude de voir sur le terrain quotidiennement. Car, en temps de paix, le génie intervient régulièrement lors de catastrophes naturelles pour restaurer les voies de communication et déblayer les zones d’intervention des secours. Il se trouve aussi engagé de plus en plus dans des missions de type humanitaire telles que l’accueil des populations déplacées et le déminage de zones d’habitation et de travail. Aussi, participe-t-il à l’assistance et à la protection civile ; apporte son expertise et formation au profit d’autres corps ; participe au Maintien de l’Ordre en appui aux forces de 1ère et de 2ème catégorie sur réquisition, participe au développent de la nation, participe aux actions civilo-militaires.
Le caractère ambivalent du Génie Militaire faisant de lui une arme et un service au service des Forces de Défense, est un atout majeur qui se traduit efficacement dans l’exécution des missions de combat en temps de guerre et du développement de la nation en temps de paix. Ces missions sont mises en œuvre d’une part, par la direction du Génie Militaire, et d’autre part, par les différents Régiments qui le composent au profil des Régions Militaires Interarmées dans laquelle ils sont implantés.

Mais, dans tous les actes qui régissent son fonctionnement, le déploiement du Génie Militaire lui confère une dimension sociale. En effet, dans l’exécution de ses missions, en l’occurrence la construction des infrastructures, le Génie Militaire œuvre abondamment pour l’emploi des jeunes à travers le recrutement du personnel local dans ses divers chantiers.
Le Génie militaire est également un mobile de stimulation et de croissance économique. Pour ainsi dire, c’est une unité du Ministère de la Défense qui déploie son action dans les secteurs tels que les BTP (Bâtiment et travaux public). Ce qui contribue au recul du chômage et de la pauvreté au Cameroun premièrement et qui vise à renforcer le bien-être sociétal des camerounais d’autre part.
Ses faits d’arme sont légion. Nous pouvons évoquer à titre d’illustration, la construction des marchés modernes de Bertoua, Sangmélima et bientôt Douala. La construction des Parcours Vita de N’Gaoundéré, réalisé et réceptionné et ceux de Garoua et Kribi, en cours de réalisation. A cela s’ajoute la construction du village des pécheurs à Isangele, la réhabilitation des infrastructures des télécommunications dans la zone de Bakassi, la construction de l’institution camerounaise de l’enfance à Betamba, le prolongement du boulevard de la république à Douala, la réhabilitation de la voie d’accès de Japoma à Douala ou encore la réhabilitation des routes dans la ville de Yaoundé…
Sur le plan diplomatique, le Génie Militaire œuvre au rehaussement de l’image du Cameroun auprès de ses partenaires extérieurs et des pays-amis car son implication et son champ d’action dépassent largement les frontières étatiques. A cet effet, il catalyse les relations bilatérales et multilatérales du Cameroun ce d’autant plus qu’il est sollicité dans d’autres pays sur le plan des formations et des sollicitations d’expérience.
Le Génie Militaire intervient comme un acteur politique important dans l’implémentation des projets structurants de la nation et des grands défis y afférents. De nos jours, le Génie militaire est partenaire N01 de l’Etat dans la réalisation des grands projets tels que contenus dans le DSCE (Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi). Le Génie Militaire intervient aussi en zone de crise dans la construction et la réhabilitation des infrastructures en zones sinistrées. A l’instar des projets tels que la construction de 300 salles de classe dans la région de l’Extrême-Nord sous très hautes instructions du chef de l’Etat et dans le but de promouvoir l’éducation dans cette zone qui a connu des destructions dues au conflit contre la secte Boko-haram. Nous avons ensuite la réhabilitation des pilonnes et infrastructures des Télécommunications, la construction des routes dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.
Le Génie Militaire dispose aussi d’une dimension culturelle dans la mesure où il œuvre dans la promotion des matériaux locaux et instances culturelles de bases locales en vue de laisser une empreinte de la culture camerounaise dans toutes ses entreprises et ses réalisations.
C’est la raison pour laquelle on ne peut qu’être admiratif devant les prouesses de ce corps. Il faut tout d’abord saluer le génie du président de la République qui a su le faire évoluer en fonction des défis de l’heure. Il faut également acclamer l’apport du ministre délégué en charge de la défense qui, comme un maestro, veille à ce que cette entité demeure sur la voie de l’excellence. Ensuite, il faut porter en triomphe le directeur du génie, le colonel Jackson Kamgain, qui a le génie militaire chevillé au corps, et qui a le mérite de mettre en musique les instructions qu’il reçoit de la haute hiérarchie. Sous sa direction, cette entité a atteint un palier nouveau. Elle est désormais considérée comme une référence dans le domaine. Enfin, il faut tirer un coup de chapeau au personnel du génie militaire, toujours prompt à servir et à tenir la promesse des fleurs dans le professionnalisme, l’engagement et la discipline qui caractérisent l’armée camerounaise.

Zephirin Koloko

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