Au Cameroun, un nouveau changement fiscal se profile à l’horizon. Le gouvernement envisage d’instaurer une taxe annuelle sur les salaires, allant de 3 000 à 30 000 francs CFA. Cette mesure, présentée par le ministre des Finances devant l’Assemblée nationale, s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi sur la fiscalité locale.
Cette taxe de développement local vise à financer les services de base et les prestations offerts aux citoyens, tels que l’éclairage public, l’assainissement, la gestion des déchets, les services d’ambulance, l’approvisionnement en eau et l’électrification. Les fonds collectés seront prioritairement alloués au financement des infrastructures nécessaires au développement du pays.
Une fois le projet de loi adopté, cette taxe sera prélevée sur le salaire de base des travailleurs, qu’ils soient du secteur public ou privé. Les montants varieront de 3 000 à 30 000 francs CFA par an, en fonction des tranches salariales.
Les travailleurs percevant un salaire de base compris entre 62 000 et 75 000 francs subiront une retenue annuelle de 3 000 FCFA, soit 250 FCFA par mois. Pour ceux gagnant entre 75 001 et 100 000 francs, la retenue annuelle sera de 6 000 FCFA, équivalant à 500 FCFA par mois.
Les salaires de base situés entre 100 001 et 125 000 FCFA seront soumis à une retenue annuelle de 9 000 FCFA (750 FCFA par mois), tandis que ceux compris entre 125 001 et 150 000 FCFA verront un prélèvement de 12 000 FCFA par an (soit 1 000 FCFA par mois).
Les plus hauts salaires, dépassant les 500 000 FCFA, seront soumis à la plus importante retenue : 30 000 FCFA par an, soit 2 500 FCFA par mois, selon les informations relayées par Investir au Cameroun.
Cette mesure suscite déjà des débats au sein de la population, certains soulignant l’importance du financement des infrastructures locales, tandis que d’autres expriment des inquiétudes quant à l’impact de cette taxe sur leur pouvoir d’achat. Il reste à voir comment cette nouvelle taxation sera perçue et mise en place, et quelles seront ses répercussions sur l’économie et la vie quotidienne des Camerounais.
Emmanuel Ekouli