Dans un contexte troublant où les droits humains sont bafoués, Amnesty International a récemment lancé un appel pressant aux autorités camerounaises pour qu’elles cessent de harceler la militante des droits humains Alice Nkom, ainsi que d’autres organisations de la société civile. La suspension arbitraire des activités du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) et de trois autres ONG pour une période de 3 mois a suscité l’indignation de l’organisation internationale. Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a souligné que de telles actions vont à l’encontre des obligations internationales du Cameroun en matière de droits humains.
Selon Amnesty International, les autorités camerounaises doivent mettre un terme à la suspension des organisations concernées, rétablir leur statut légal et leur permettre de mener leurs activités sans subir d’ingérence arbitraire. L’organisation exhorte également les autorités à cesser l’utilisation abusive du système judiciaire pour cibler Alice Nkom et d’autres défenseurs des droits humains. La défenseure des droits humains Alice Nkom a récemment été convoquée à plusieurs reprises par les autorités. En décembre, elle a été convoquée par le préfet du département du Wouri pour avoir brisé les scellés des bureaux du Redhac. Par la suite, elle a été convoquée par le chef du service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale pour des “besoins d’enquête” suite à des allégations infondées d’une ONG camerounaise affirmant qu’elle soutenait des groupes armés dans les régions anglophones.
Amnesty International rappelle également les observations finales du comité des Nations unies contre la torture, publiées en décembre dernier, qui ont exprimé de vives préoccupations quant aux nombreuses violations des droits humains au Cameroun. Le comité a signalé des cas d’intimidation, de menaces, de harcèlement, d’arrestations arbitraires, de détentions injustifiées, de poursuites judiciaires abusives, y compris devant des tribunaux militaires, de torture, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires à l’encontre des défenseurs des droits humains, des membres de la société civile, des journalistes, des opposants politiques et des manifestants pacifiques.
Face à cette situation alarmante, il est impératif que les autorités camerounaises prennent des mesures immédiates pour mettre fin à ces violations des droits humains et garantir la sécurité et la liberté des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile. Le respect des libertés fondamentales et des droits de l’homme est essentiel pour assurer une société juste et équitable pour tous les citoyens du Cameroun.
Emmanuel Ekouli