Réagissant à la libération de Dorgelesse Nguessan, mère célibataire et coiffeuse arrêtée arbitrairement en 2020 pour avoir participé à une manifestation pacifique, Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a déclaré : 

« Dorgelesse Nguessan est enfin libre. Elle peut désormais rejoindre ses proches après plus de quatre ans de détention arbitraire pour le simple fait d’avoir exercé pacifiquement ses droits humains. Bien qu’il s’agisse d’un jour à célébrer, Dorgelesse Nguessan n’aurait jamais dû être détenue.

« Parmi les manifestants arrêtés en 2020, 38 sont toujours en détention arbitraire. Les autorités camerounaises doivent les libérer immédiatement. Cette parodie de justice doit cesser. Les autorités doivent respecter et garantir les droits humains de tous dans le pays, notamment les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. »

Contexte 

En septembre 2020, plus de 500 personnes, dont Dorgelesse Nguessan, ont été arrêtées pour avoir participé à des manifestations organisées par le parti d’opposition « Mouvement pour la renaissance du Cameroun » (MRC) dans plusieurs villes du pays. 

Dorgelesse Nguessan, aujourd’hui âgée de 39 ans, n’avait jamais été active politiquement. Elle s’est jointe à une manifestation à Douala car elle s’inquiétait de la situation économique du Cameroun. Elle a été inculpée notamment d’« insurrection » et de « manifestations publiques » avant d’être condamnée à cinq ans de prison par un tribunal militaire le 7 décembre 2021. La Cour d’appel a réduit sa peine le 16 janvier 2025 après plusieurs renvois.  

Amnesty International a dénoncé le caractère arbitraire de sa détention et demandé sa libération immédiate et inconditionnelle dans le cadre d’une campagne menée en janvier 2022. Elle figurait également parmi les dix cas présentés dans le cadre de la campagne d’Amnesty International « Écrire pour les droits » en 2022. Des milliers de sympathisants d’Amnesty International ont écrit des lettres demandant la libération de Dorgelesse.

Source Amnesty International

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