Un séisme sans précédent ébranle l’Église catholique camerounaise. Au monastère bénédictin du Mont Febe, à Yaoundé, une guerre fratricide fait rage entre moines, révélant des accusations gravissimes : financement de la déstabilisation du pays, livraisons d’armes aux séparatistes anglophones, et promotion de l’homosexualité. Ces allégations, portées par le père César Koa, jettent une lumière crue sur les dérives d’une institution en pleine crise de confiance.

Des accusations explosives

Le père César Koa, aumônier des sœurs bénédictines de Suisse, a levé le voile sur des pratiques qui, selon lui, corrompent l’Église de l’intérieur. Dans une série de dénonciations chocs, il affirme que certains prêtres du monastère financent et approvisionnent en armes les groupes séparatistes ambazoniens, actifs dans les régions anglophones du Cameroun. « Ces prêtres, clairement identifiés, célèbrent la messe le dimanche et, le reste du temps, participent à faire couler le sang des Camerounais », déclare-t-il sans détour.

Ces révélations interviennent dans un contexte déjà tendu, marqué par la mort mystérieuse d’un moine au sein du monastère. Un décès qui aurait provoqué des réactions contrastées parmi les religieux, certains allant jusqu’à jubiler, selon des sources internes.

Escroquerie et luttes de pouvoir

Le père Koa ne s’arrête pas là. Il accuse également le prieur du monastère, le père Nicolas Bidua, d’être un « escroc patenté ». Selon lui, ce dernier aurait détourné des fonds destinés à des œuvres caritatives pour des opérations stratégiques visant à déstabiliser l’État camerounais. « Certains ne savent même pas dire la messe, trop occupés à rassembler de l’argent pour des activités criminelles », dénonce-t-il.

Interrogé par nos soins, le père Bidua rejette en bloc ces accusations, qu’il attribue à une rivalité personnelle. « Je suis victime de ces calomnies parce que je suis Congolais. Le père Koa n’accepte pas ma nomination à la tête du monastère », se défend-il.

L’homosexualité au cœur du scandale

Les affaires de mœurs ne sont pas en reste. Le père Koa accuse certains de ses confrères de promouvoir l’homosexualité au sein de l’Église, une pratique qu’il qualifie d’incompatible avec les valeurs chrétiennes. Le père Abe Christian Meyer, supérieur hiérarchique des moines, a été directement mis en cause. Ce dernier a fermement nié ces allégations lors d’un entretien, affirmant ne pas être homosexuel.

Ces révélations ont provoqué un tollé au sein de la communauté catholique, déjà fragilisée par des scandales similaires à travers le monde. Pour de nombreux fidèles, ces accusations renforcent l’idée que « le diable est dans l’Église ».

Une Église en lambeaux

Les documents, vidéos et notes vocales qui nous ont été transmis dépeignent une Église en pleine déliquescence. Les divisions entre moines, les accusations de corruption et les affaires de mœurs jettent une ombre sur une institution censée incarner la morale et la spiritualité.

Le père César Koa, déterminé à aller jusqu’au bout de sa démarche, promet de dévoiler d’autres éléments accablants. « Je ne me tairai pas tant que l’imposture et le crime règnent dans notre Église », assure-t-il.

Quel avenir pour le monastère du Mont Febe ?

Alors que le scandale prend de l’ampleur, la question de l’avenir du monastère du Mont Febe se pose. Les autorités ecclésiastiques camerounaises, restées silencieuses pour l’instant, devront rapidement réagir pour éviter une crise de confiance généralisée.

En attendant, les fidèles, partagés entre colère et désarroi, attendent des réponses claires. Car au-delà des luttes de pouvoir et des scandales, c’est la crédibilité même de l’Église catholique au Cameroun qui est en jeu.

Par notre envoyé spécial à Yaoundé Amaléga

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