
Dans une démocratie digne de ce nom, les députés sont élus pour représenter le peuple, défendre ses intérêts et proposer des lois qui améliorent son quotidien. Mais en Scandalousie, et plus précisément sous la bannière du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le rôle des députés est bien différent : lever la main sur commande, acquiescer sans réfléchir et surtout ne jamais contrarier le pouvoir.
Le RDPC : Une Assemblée aux ordres
En France, on se souvient de la loi Pasqua, de la loi Lang, des réformes portées par des députés soucieux du bien public. Mais au Cameroun, quel député RDPC peut se vanter d’avoir initié une loi d’intérêt général ? Leur mission ne consiste pas à légiférer, mais à valider tout ce qui leur est présenté par l’exécutif.
Lorsqu’un texte arrive à l’Assemblée nationale, il ne fait l’objet d’aucun véritable débat. Pourquoi s’embarrasser d’échanges constructifs quand tout est déjà décidé en haut lieu ?
Le RDPC, c’est l’unanimité forcée, la soumission garantie, le refus systématique de toute initiative indépendante.
Alors que les Camerounais souffrent sous le poids d’une inflation galopante, de routes en ruine, d’un système de santé sinistré et d’une éducation en déliquescence, les députés du RDPC brillent par leur silence complice.
La crise anglophone ? Ils détournent les yeux.
La réforme électorale ? Une hérésie à leurs yeux.
Les libertés publiques ? Un sujet tabou.
Les taxes étouffantes et la corruption institutionnalisée ? Ce n’est pas leur problème.
Pourtant, ces mêmes députés trouvent toujours le temps et l’énergie pour voter des budgets mirobolants pour leur propre train de vie et défendre des projets qui ne servent que les intérêts d’une élite bien installée.
À force de négligence et d’opportunisme, ces députés du RDPC sont devenus les fossoyeurs du Cameroun, les complices d’un système qui broie le peuple et entrave tout progrès. Mais qu’ils ne s’y trompent pas : l’histoire retiendra leur inertie.
Un jour viendra où ils devront répondre de leur léthargie volontaire, de leur silence coupable et de leur absence totale d’initiatives. Quand la patience du peuple s’épuisera, ils ne pourront plus se cacher derrière leurs mandats renouvelés par des simulacres électoraux.
En attendant, la Scandalousie poursuit son cycle infernal : le gouvernement décide, le RDPC obéit, le peuple trinque.
Charles Chacot CHIME, éditorialiste