Ah, la SCANDALOUSIE ! Ce merveilleux pays où les élections présidentielles sont aussi palpitantes qu’un match de foot… sauf que l’arbitre joue pour une seule équipe et marque même les buts. Oui, ici, ELECAM et le Conseil constitutionnel, censés garantir l’équité du jeu démocratique, sont aussi objectifs qu’un supporter enragé dans les gradins.

Dès le début, le terrain est soigneusement préparé. Les candidats trop ambitieux ? Carton rouge avant même le coup d’envoi. L’un est disqualifié pour une virgule mal placée dans son dossier, un autre apprend que son parti n’existe plus selon les archives mystérieusement modifiées de l’administration. Et quand, malgré tout, un téméraire ose s’inviter à la partie, ELECAM sort son sifflet magique : « Hors-jeu administratif ! »

Pendant la campagne, c’est la fête du favoritisme. Le candidat du pouvoir a droit à toutes les caméras, à des affiches géantes et à des meetings diffusés en boucle. Ses adversaires ? Ils se débrouillent avec du papier A4 imprimé chez un cybercafé douteux à Bonass et des meetings organisés dans des cours de récréation. Et attention aux imprudents qui tenteraient de rassembler trop de monde : « Émeute non autorisée ! » tonnent les forces de l’ordre en dispersant la foule à coups de gaz lacrymogène.

Le jour du vote, c’est un ballet bien rodé. Des électeurs découvrent que leur nom a mystérieusement disparu des listes, pendant que des électeurs fantômes, eux, votent avec une régularité exemplaire. Les urnes se remplissent à une vitesse stupéfiante, parfois même avant l’ouverture des bureaux. Et quand vient l’heure du dépouillement, pas besoin de calculatrice : ELECAM et le Conseil constitutionnel connaissent déjà les résultats.

Puis arrive le moment solennel où le grand arbitre entre en scène. Les candidats lésés crient au scandale ? Le Conseil constitutionnel les écoute patiemment… avant de valider sans trembler la victoire du champion. « Recours rejeté pour vice de procédure ! », « Aucun élément ne prouve une fraude ! », «IRRECEVABLE», martèlent les sages, tout sourire.

Et ainsi, une nouvelle farce électorale s’achève en SCANDALOUSIE. Le chef suprême est réélu avec un score écrasant, le peuple célèbre (sous haute surveillance), et la communauté internationale exprime sa « profonde préoccupation »… avant de passer à autre chose.

Rendez-vous dans quelques années pour le prochain match truqué. Après tout, ici, en SCANDALOUSIE, ce n’est pas l’électeur qui décide, c’est l’arbitre-buteur qui fixe le score.
Quand cessera ce cirque ? Aux électeurs de répondre et de décider.

Charles Chacot CHIME

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