
Dix morts, un lieutenant de l’armée parmi eux. Boko Haram a encore frappé, cette fois dans la localité de Wolgo, à l’Extrême-Nord du Cameroun. Les assaillants ont incendié des véhicules militaires, pillé des munitions et brièvement occupé un poste de sécurité avant de disparaître dans la nature. Un énième massacre, un énième communiqué laconique, une énième contre-offensive annoncée… et une énième indifférence nationale.
Car, soyons sérieux, qui a vraiment le temps de s’émouvoir pour ça ? L’actualité brûlante, la vraie, c’est le football et les intrigues politiciennes !
L’Extrême-Nord ? Trop loin pour les émotions
Pendant que des militaires et des civils meurent, le Cameroun a des priorités bien plus cruciales. La dernière polémique sur Samuel Eto’o et la FECAFOOT ? Passionnante ! Les bisbilles entre faux opposants et vrais opportunistes ? Palpitantes ! Les débats sur qui aura la plus belle affiche pour la présidentielle de 2025 ? Stratégiques !
L’Extrême-Nord, en revanche, c’est une zone lointaine, poussiéreuse et fatigante à gérer. Un territoire dont on se rappelle quand il faut gonfler les statistiques électorales ou envoyer des dons télévisés en grande pompe. Mais quand il s’agit de sécurité, d’infrastructures ou de développement, le désert du Sahel n’est pas qu’un phénomène climatique…
Les autorités, fidèles à elles-mêmes, restent dans leur zone de confort. D’abord, une discrétion calculée, histoire de ne pas perturber l’ambiance festive de la capitale. Ensuite, un communiqué type : “Les forces de défense et de sécurité ont riposté avec vigueur et poursuivent les opérations de ratissage.” Traduction : on attend que ça se tasse, et on passera au prochain scandale.
Les médias nationaux ? Ils relaient l’info en quelques lignes, entre deux reportages sur les préparatifs de la CAN. L’opinion publique ? Elle scrollera peut-être la nouvelle entre deux débats sur la liste des joueurs convoqués.
Tant que ce n’est pas Yaoundé qui brûle …
Le pire, c’est qu’on connaît la chanson. Tant que ce sont les populations de l’Extrême-Nord qui subissent, pas de panique. Il faudrait une attaque à Bastos ou au Boulevard du 20 Mai pour voir une mobilisation digne de ce nom. Mais là-bas, loin des projecteurs et des salons feutrés, on peut mourir en silence.
Jusqu’à quand ? Probablement jusqu’à ce que Boko Haram décide de changer de cible. En attendant, bon match à tous !
Charles Chacot Chime