
Il y a des intellectuels qui éclairent le monde et d’autres qui le noircissent à coups de pirouettes idéologiques. Parmi ces derniers, on retrouve une catégorie bien particulière : les universitaires de haut vol qui s’élèvent non pas par la force de leurs idées, mais par la souplesse de leur estomac. L’occasion du 24 mars dernier nous l’a démontré.
Ces érudits ont tout lu, tout analysé, tout critiqué. Ils savent démonter un système, exposer ses tares et prouver, chiffres et théories à l’appui, qu’il mène droit dans le mur. Mais curieusement, au moment de tirer les conclusions logiques de leurs propres analyses, un mystérieux court-circuit s’opère. Le brillant universitaire, hier encore tranchant et implacable, se transforme en acrobate dialectique.
Ce paradoxe s’explique aisément : quand l’estomac prend le dessus sur le cerveau, la cohérence devient un luxe. Un discours autrefois opposant devient soudainement un plaidoyer pour la stabilité. La critique des abus laisse place à une défense passionnée du système, au nom du « réalisme politique ». L’intellectuel n’est plus ce phare qui guide les consciences, mais un phare qui pivote en fonction des vagues.
Ainsi va la vie en SCANDALOUSIE, où certains cerveaux brillants finissent par se spécialiser dans l’auto-démolition intellectuelle. À force de jongler avec la vérité, ils deviennent eux-mêmes des contradictions ambulantes. Heureusement, l’histoire a une mémoire plus longue que celle de l’estomac.
Bien sûr, ces contorsions sont justifiées par de nobles principes : le patriotisme, la nécessité de préserver la paix, l’urgence d’éviter le chaos. On brandit des concepts pompeux pour masquer une réalité bien plus terre-à-terre : un bon plat d’Okok «urinaire», vaut parfois mieux qu’un raisonnement structuré.
Charles Chacot Chime