
Yaoundé, 3 avril 2024 – Dans une démarche visant à protéger les intérêts économiques du football camerounais, la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et la Direction générale des Douanes ont scellé hier un partenariat stratégique. Ce protocole d’accord, signé le 2 avril entre Samuel Eto’o Fils, président de la FECAFOOT, et Fongod Edwin Nuvaga, Directeur général des Douanes, a pour objectif de lutter contre l’importation, la circulation et la détention frauduleuse des produits dont la fédération détient l’exclusivité commerciale sur le territoire national.
Un fléau économique pour le football local
Le marché des produits dérivés du football (maillots, accessoires, équipements sportifs) représente une manne financière cruciale pour la FECAFOOT. Cependant, ces dernières années, la prolifération de marchandises contrefaites ou importées illégalement a privé la fédération de revenus substantiels, affectant ainsi son budget et son autonomie financière.
« Ces pratiques frauduleuses sapent les efforts de développement du football camerounais. Les fonds générés par la commercialisation légale de nos produits permettent de financer les compétitions, les infrastructures et les formations », a déclaré Samuel Eto’o lors de la cérémonie de signature.

Les deux staffs étaient bien représentés
Une collaboration renforcée pour une répression efficace
Grâce à ce protocole, les Douanes camerounaises s’engagent à renforcer les contrôles aux frontières et sur le territoire pour intercepter les produits contrefaits ou importés sans autorisation. Les deux institutions mettront en place un système d’échange d’informations et de formations conjointes pour mieux identifier les marchandises illicites.
« Nos services sont déterminés à appuyer la FECAFOOT dans cette lutte. La fraude commerciale est un délit fiscal, mais aussi une menace pour l’économie nationale. Nous intensifierons les vérifications dans les ports, aéroports et points de vente », a assuré Fongod Edwin Nuvaga.
Des sanctions dissuasives à venir
Outre la saisie des marchandises illégales, les contrevenants s’exposeront à des poursuites judiciaires. Le code des douanes prévoit des amendes et des peines d’emprisonnement pour fraude commerciale, tandis que la FECAFOOT pourra engager des actions civiles pour préjudice économique.
Par ailleurs, une campagne de sensibilisation sera lancée pour inciter les supporters à privilégier les circuits officiels. « Acheter un maillot contrefait, c’est voler l’avenir de notre football », a martelé Eto’o.
Vers une sécurisation des revenus du football
Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique plus large de professionnalisation du football camerounais. En sécurisant ses ressources, la FECAFOOT espère garantir une meilleure redistribution vers les clubs, les centres de formation et les sélections nationales.
Les observateurs saluent cette initiative, tout en appelant à une application rigoureuse des mesures. « L’enjeu est de taille : si la collaboration porte ses fruits, elle pourra servir de modèle pour d’autres secteurs touchés par la contrefaçon », analyse un expert en économie sportive.
Restent désormais à concrétiser les engagements pris. Les premiers résultats de cette coopération inédite seront scrutés à l’approche des prochaines compétitions, période où la demande en produits dérivés explose traditionnellement.
Emmanuel Ekouli