
Ce dimanche 13 avril 2025, Abuja vibrera au rythme d’un affrontement historique. Pour la première fois depuis 2018, la finale de la Coupe d’Afrique des clubs dames de volleyball opposera deux géants égyptiens : Zamalek SC et Al Ahly. Un duel fratricide qui couronnera, quel que soit le vainqueur, la domination écrasante de l’Égypte sur le continent. Dans l’enceinte ultramoderne du Moshood Abiola National Stadium, les deux rivaux s’affronteront pour écrire une nouvelle page de leur légende.
Zamalek, à la conquête d’un triplé historique
Porté par une génération dorée, Zamalek arrive en finale avec l’ambition de décrocher un troisième titre continental consécutif, un exploit inédit depuis les années 2010. Les « Reines Blanches » ont une fois de plus démontré leur résilience lors d’une demi-finale épique face à Kenya Pipeline (3-2). Dans un match à suspense, les Égyptiennes ont alterné entre fulgurances offensives et moments de doute, mais ont su compter sur leur expérience pour triompher.
Mariam Mohamed, MVP des deux précédentes éditions, a été la cheville ouvrière de cette victoire. Avec 28 points marqués, dont 5 aces dévastateurs, la capitaine a rappelé pourquoi elle est considérée comme l’une des meilleures joueuses du continent. Soutenue par la Brésilienne Milca Da Silva, dont les attaques croisées ont semé le trouble, et par la centrale Tokka, Zamalek a résisté à l’agressivité des Kényanes, notamment Trizah Atuka, dont les services ont frôlé les 90 km/h.
« Cette victoire est un message : nous sommes prêtes à tout pour garder notre trophée », a déclaré Ahmed El-Zayat, l’entraîneur de Zamalek, après le match. Malgré quelques lacunes en réception, l’équipe a prouvé sa capacité à gérer les moments critiques, une arme précieuse avant la finale.
Al Ahly, la machine bien huilée
Face à elles, Al Ahly incarne l’excellence collective. Avec neuf titres continentaux, les « Rouges » restent les reines incontestées de la compétition. Leur parcours en demi-finale face à Carthage FC (3-0) a été une démonstration de maîtrise tactique. Grâce à un bloc central impénétrable et des contre-attaques éclair, les Cairotes ont étouffé leurs rivales tunisiennes, pourtant réputées pour leur discipline.
La jeune passeuse Nada Meawad a orchestré le jeu avec une précision chirurgicale, distribuant des balles parfaites aux ailières Yousra Samy et Elena Kisseleva. Cette dernière, naturalisée égyptienne en 2023, a été décisive avec 18 points inscrits, dont 7 blocks. « Notre force réside dans notre unité. Chaque joueuse sait exactement quel rôle jouer », souligne Sherif El-Shemerly, le coach d’Al Ahly.
Un choc de styles et d’orgueil
La finale s’annonce comme un contraste parfait. D’un côté, Zamalek et son jeu explosif, s’appuyant sur des individualités brillantes. De l’autre, Al Ahly et son collectif rodé, privilégiant la régularité et l’efficacité. Les duels entre Mariam Mohamed et la libéro d’Al Ahly, Farida El-Shahat, promettent d’être électriques, tout comme l’affrontement entre les centres Milca Da Silva et Elena Kisseleva.
Au-delà du titre, l’enjeu est symbolique : Al Ahly veut effacer l’humiliation de la défaite en finale de la Ligue des Champions arabe 2024 face à Zamalek. Les supporteurs, attendus par milliers à Abuja, sont déjà en ébullition. « C’est plus qu’un match, c’est une question de fierté nationale », résume un fan présent sur place.
L’Égypte, terre du volleyball africain
Cette finale 100 % égyptienne consacre une décennie de travail acharné. Investissements dans les centres de formation, recrutement de stars internationales et professionnalisation des structures ont propulsé le pays en leader du volleyball africain. Avec six titres continentaux chez les clubs depuis 2020, l’Égypte distance le Kenya et la Tunisie, autrefois dominants.
Dimanche, sous les yeux des présidents des fédérations africaine et mondiale, le Moshood Abiola Stadium offrira un écrin à la hauteur de cet événement. Les tribunes, déjà sold out, accueilleront également des légendes comme Sherine Ahmed, icône du volleyball égyptien, venue encourager ses héritières.
Qui gagnera ? Les pronostics sont serrés. Mais une chose est sûre : cette finale écrira l’Histoire.
Emmanuel Ekouli