L’église catholique en général et celle qui est au Cameroun a tendance à oublier de savoir qu’elle est une organisation morale et qu’à ce titre, c’est son exemplarité qui doit lui conférer le pouvoir de porter de jugement sur la vie de la société à l’intérieure de laquelle elle est appelée à évoluer.

A trop vouloir passer pour un donneur de leçon et ne pas donner l’impression de l’hôpital qui se moqueraitde la charité, il est impératif de souvent se placer devant le miroir, voir son reflet pour s’assurer qu’on est propre, irréprochable. Vu sous cet angle, que ce soit l’église, ses princes que sont les évêques, leurs vulgarisateurs les prêtres, l’exemplarité ne semble pas être le choix qui est opéré par eux au quotidien, on en est même très loin. 

​En ce qu’il est de l’église aujourd’hui, les scandales ne se comptent désormais plus qu’au pluriel et au superlatif. Ce sont parfois et même très souvent les crimes les plus abjects, les plus abominables qui sont reprochés à ses princes et ils en ressortent chaque jour. Au moment où on croit avoir atteint le fond, on se rend compte que le plus obscure est encore à venir. La crédibilité de cette organisationqui prétend parler au nom Dieu, se substituant parfois à lui, qui doit enseigner la pureté, dont l’objectif est de donner les canons qui sont supposés permettre de sauver les âmes, canons dont leurs évêques et autres prêtres prétendent  détenir les clés, est entachée de souillures eut égard aux agissements de ceux-làmêmes qui doivent être les exemples, qui doivent servir de vitrine par leur vécu au quotidien.

Les scandales de ces « hommes de Dieu » sont désormais d’une banalité déconcertante. Bien entendu, les médiats trop téméraires, qui publient ces faits scandaleux pour les ouailles et qui sont préjudiciables pour cette organisation supposée avertir des conséquences de ces méfaits pour les hommes après la mort n’émeuvent plus, tellement c’est devenu ordinaire. Quand ceux qui savent et disent combien le feu de l’enfer sera terrible pour ceux qui s’adonnent à certaines pratiques sont pris la main dans le sac en train de s’adonner à ces pratiques sans vergogne, est-ce à dire que c’est ce qu’ils disent qui est faux ? A moins que ce soit parce qu’ils savent quoi faire pour que malgré toutes ces pratiques malsaines et répréhensibles, ils n’iront pas en enfer et le cachent bien au commun des mortels.

Ou peut-être parce qu’ils savent que l’enfer n’existe pas, pas plus d’ailleurs que le fameux paradis ? Toute cette histoire ne constituerait alors qu’une énorme arnaque, un fonds de commerce, du vent.  Le péché n’existant que pour les autres, le chrétien crédule, les pauvres et les Nègres ! 

​Les canons pour avoir accès au paradis n’ont, du reste, fait que changer au gré des périodes, des papes, comme si cela n’obéissait qu’au temps, à la géographie, à l’humeur et à la volonté de certains. Parfois, à une certaine époque, le paradis n’était réservé qu’aux seuls hommes Blancs. Après, les choses ont évolué pour qu’on commence à le promettre parcimonieusement à d’autres de d’autrescouleurs de peau, pas étonnant que les asiatiques aient pour la majorité, soit gardé leurs religions ancestrales, soit pour le musulmans, créé la leur. Les nègres et les indiens d’Amérique ont été les derniers à qui on a promis ce fameux paradis, sous des conditions draconiennes.

En tout cas, l’église a autorisé l’esclavage, elle a aidé à la colonisation, chose qu’elle évite de reconnaitre et quand elle accepte que ce sont des crimes, c’est pour demander à ceux qui en ont été des victimes, de prendre cela pour des erreurs de l’histoire : toujours les autres pour comprendre ! Elle démontre par cette façon de faire que : non seulement elle accepte les biens matériels et l’argent, indépendamment de son origine, mais surtout que tout ce qui donne de l’argent,procure le bien-être, le pouvoir, la puissance ne peut être considéré comme mauvais que tant que l’église n’a pas encore eu sa part, Dieu ne venant que pour sanctionner ceux qui ne contribuent pas à faire engraisser «son» église. Ce sont là les donneurs de leçons. Ils parlent au nom de Dieu et ont donc raison même quand manifestement, tout leur donne tort.Ceux de l’intérieur peuvent tout se permettre, ils sont couverts par le sang de l’agneau, pas les autres, surtout pas les nègres.

C’est parmi ses princes qu’on compte ceux qui commettent les crimes de pédophilie ; d’abus sexuels à répétition et même à profusion ; des exclusions, contributions et cautions pour crimes contre l’humanité, voire des génocides, toute chose que l’église est supposée  prévenir et combattre,  elle en est devenue l’une des actrices et activistes de première catégorie.

​Cette église est donc présente au Cameroun. Plusieurs années après la colonisation que bien entendu, cette église dont se prévalent les actuels évêques, a contribué à faire assoir, avec tout ce dont tout le monde se rappelle et du rôle macabre que les colons ont joué, aidés par les religieux d’alors, tous de la race du colon ? Il semble n’y avoir eu que changement sur le teint et l’origine des protagonistes. L’esprit lui, est resté. Restée la représentante du colon dans les pays qui ont connu la colonisation, l’église catholique des ex colonies s’aligne invariablement toujours sur la position de son maitre, l’ex pays colonisateur, sur les problèmes internes. Pour le cas du Cameroun, la position de la « conférence épiscopale » épouse toujours celle de la France. Parfois, quand cette dernière ne prend pas ouvertement position, pour savoir quelle est la position de la France, il faut écouter la position des évêques, c’est la France qui est derrière.
Ainsi, si le gouvernement du Cameroun prend une position qui est bonne pour le pays mais qui ne satisfait pas les intérêts et les attentes de la France, la position de la conférence épiscopale vous le fera savoir parce qu’elle condamnera avec des termes à peine voilés, la décision prise par le gouvernement pour résoudre une problématique posée par la conjoncture.

​Aujourd’hui, l’église catholique se considère comme un état dans l’Etat.  Elle doit avoir son mot à dire sur tout sans connaitre les bases qui lui confère cette audace qui peut être considérée à la longue comme de l’insolence, voire du mépris. Organisation à caractère social supposée, tout lui est accordé. Elle occupe de vastes propriétés aux meilleurs endroits dans toutes les villes et grandes cités du pays, avec des titres fonciers datant d’on ne sait quand, ne payant pas de taxes foncière, ni aucun impôt sur le revenu, ses établissements scolaires et universitaires sont parmi les plus onéreux du pays mais l’Etat ferme les yeux. Elle devient désormais une épine sous le pied du gouvernent qui tolère un peu trop.

Cette église se mêle de tout comme si elle était la seule organisation religieuse existante dans ce pays. Ces chefs ont fait vœu de pauvreté mais leur embourgeoisement n’est un secret pour personne. Ils roulent carrosse, menant un train de vie de riches, poussant leurs malheureuses ouailles qui croient encore à cette fumisterie, à toujours leur donner plus pour leur permettre de tenir leur train de vie princier. Ils sont les représentants du Fils de Dieu. En les servant, on sert Dieu et eux, en profitent et toujours plus, comme représentant de ce Dieu, encore et encore.

Par peur de l’enfer que ceux qui le professent foulent au pied, ils donnent tout dans l’espoir que les représentant du Seigneur vont leur servir l’entrée au paradis pour service rendu, quelle naïveté ! On ose espérer que l’Etat du Cameroun n’est pas tombé sur ce grossier piège. Ils décident on ne sait au nom de quoi de ce que devra être le prochain Président de notre République, comme si leur volonté constituait un programme politique. Si elle est devenue une organisation politique, que les évêques le disent clairement, au lieu de tourner autour du pot. A moins que ce soit une entente, le Vatican ayant les attributs d’un état qui, en plus, est représenté par un diplomate accrédité. Par peur d’éviter un incident diplomatique, le gouvernement décide de fermer les yeux. Ce copinage commence à devenir incestueux pour les observateurs et insupportable pour la dignité du peuple qui n’est pas que catholique.

​​​​​​​​​​François Ndi 

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