
Paris, 31 mai 2025 – Sous un ciel parisien chargé, la Place de la République a vibré ce samedi 31 mai, au rythme des convictions tranchantes du professeur Maurice Kamto. Devant une foule dense et acquise de la diaspora camerounaise, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2025, a délivré un discours sans concession, mêlant diagnostic sévère de l’état du pays, promesses de redressement et avertissements cinglants à ses détracteurs.
« Notre pays a besoin d’être sauvé…! » a lancé d’emblée Kamto, posant le cadre d’urgence de son engagement. Rejetant toute logique de division, il a martelé : « Je n’ai pas le temps pour la haine ou les règlements de compte…! » Une mise au point immédiatement nuancée par un engagement ferme : « Cela ne suppose pas que ceux qui ont détourné les fonds publics ne seront pas poursuivis conformément aux lois de la République. » La lutte contre la corruption restera une priorité absolue.
Le candidat a exprimé une pitié teintée de consternation face au sort réservé au président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies : « Du haut de son grand âge, j’ai mal de voir comment le président Paul Biya est donné en spectacle aux yeux du monde entier par les membres de son régime qui rêvent d’accéder au pouvoir sans passer par les urnes. » Une critique acerbe visant l’entourage présidentiel, accusé de manœuvres prédatrices.
Pourtant, Kamto a tenu à rassurer, de manière surprenante, concernant le sort du chef de l’État et des siens après une éventuelle alternance : « Mais je le dis et je le redis, rien n’arrivera à Paul Biya et sa famille une fois que je serai élu en octobre 2025. Il aura ma protection… » Une garantie de sécurité personnelle, mais qui ne s’étend pas, a-t-il répété, aux auteurs de détournements qui devront répondre de leurs actes devant la justice.
L’Éligibilité, un Combat Gagné d’Avance ?
Face aux doutes régulièrement émis dans certains médias camerounais sur son éligibilité, Kamto a balayé les critiques avec mépris. « Il n’y a aucun obstacle juridique à ma candidature…! » a-t-il affirmé catégoriquement. Il a même lancé un défi cinglant à ses opposants : « J’invite tous ceux qui squattent les plateaux de télévision pour essayer d’expliquer la non-éligibilité de ma candidature, d’aller rencontrer des juristes même à l’étranger… » Qualifiant certains universitaires de « docteurs et professeurs […] transformés en illettrés juridiques » qui auraient choisi de « brûler leurs thèses de doctorats » pour colporter un « “Droit” des rues », Kamto a dénoncé une campagne de discrédit orchestrée.
« 2025 c’est la gare…! » a-t-il tonné, métaphore forte signifiant l’inéluctabilité du changement et, pour ses partisans, l’arrivée imminente du train de l’alternance. Se présentant comme « le messager de l’unité foncière, structurelle et ontologique du Cameroun », il a placé la réconciliation nationale au cœur de son projet.
Priorité au Cameroun, Message à la Diaspora
S’adressant spécifiquement à la diaspora présente, Kamto a clarifié l’objet de sa venue à Paris : « Je déroulerai mon programme politique devant les Camerounais présents au Cameroun et non à Paris car c’est le Cameroun que je vais diriger et non la France…! » Un rappel stratégique pour couper court à d’éventuelles critiques sur une campagne menée depuis l’étranger. « Certains diront que je suis venu à Paris pour présenter mon programme politique, mais ce n’est pas le cas..! » a-t-il insisté.
Revenant sur son leitmotiv de l’unité et de l’action constructive, il a répété : « Je n’ai pas le temps pour la haine. J’ai le temps pour bâtir le Cameroun avec tous les Camerounais…! » Il a promis une mesure symbolique forte : « Dans les trois mois qui suivront mon accession à la Magistrature Suprême, la pluri-nationalité sera autorisée… », une attente de longue date de nombreux Camerounais de l’étranger.
Dans un élan qui a soulevé la foule, Kamto a lancé : « Mes chers compatriotes, Je vous aime….! Ma mission c’est de rassembler et d’unir les camerounais et non de les diviser…! » Un appel à l’union qui résonne comme le socle de sa campagne, face à un pouvoir qu’il juge usé et à un pays qu’il estime au bord du gouffre.
Ce meeting parisien, vitrine de sa détermination et de sa vision, marque le coup d’envoi d’une campagne qui s’annonce âpre, avec un Kamto plus que jamais convaincu de son destin et de la légitimité incontestable de sa candidature pour « sauver » le Cameroun. La Place de la République en a été le premier témoin éloquent.
Emmanuel Ekouli à la Place de la République, envoyé spécial