Depuis plus de 100 jours, la famille de Manahel al Otaibi, une professeure de fitness et défenseure des droits humains âgée de 29 ans, recherche désespérément des réponses quant à sa situation. Les autorités saoudiennes l’ont arrêtée en novembre 2022 et l’ont soumise à une disparition forcée depuis novembre 2023. Elle attend maintenant son procès devant le Tribunal pénal spécial, une juridiction antiterroriste tristement célèbre. Son seul “crime” était d’avoir partagé du contenu et publié des photos en faveur des droits des femmes sur les réseaux sociaux.
L’histoire de Manahel al Otaibi n’est malheureusement pas un cas isolé. Selon de nouvelles recherches menées par Amnesty International, la situation des droits humains en Arabie saoudite s’est considérablement détériorée sous le règne du prince héritier Mohammed Bin Salman. Les individus courent le risque d’être emprisonnés, voire condamnés à mort, simplement pour avoir exprimé des opinions.
Pendant que des milliards de dollars sont dépensés pour redorer l’image de l’Arabie saoudite auprès du reste du monde, la répression continue de sévir. Le régime saoudien utilise des sportifs et d’autres personnalités célèbres pour véhiculer une image de progrès et détourner l’attention du terrible bilan en matière de droits humains. Cette stratégie vise à masquer les violations des droits fondamentaux et à donner l’impression que le pays est en pleine transformation.
Le silence de la communauté internationale face à la répression en Arabie saoudite ne fait que renforcer la campagne menée par les autorités saoudiennes. En l’absence de pressions et de condamnations, le régime se sent en mesure de continuer à bafouer les droits humains en toute impunité. Les appels à la libération de Manahel al Otaibi et d’autres défenseurs des droits humains en Arabie saoudite doivent être entendus et soutenus.
La disparition forcée de Manahel al Otaibi et les nombreuses autres violations des droits humains en Arabie saoudite sous le règne du prince héritier Mohammed Bin Salman mettent en évidence un sombre bilan en matière de respect des libertés fondamentales. Les individus sont emprisonnés et condamnés pour avoir exprimé des opinions critiques, tandis que des milliards de dollars sont dépensés pour améliorer l’image internationale du Royaume. Il est essentiel que la communauté internationale s’exprime et condamne ces pratiques afin de faire pression sur l’Arabie saoudite pour mettre fin à la répression et respecter les droits humains de tous ses citoyens.
Emmanuel Ekouli