Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture du Cameroun, a officiellement lancé le 5 avril 2024 la campagne agricole de 2024 dans la région méridionale.
Ladite campagne englobe sept des dix régions du pays. S’adressant aux agriculteurs, le ministre a souligné : “Malgré les défis posés par les changements climatiques, tels que les inondations et les sécheresses, vous avez su relever le défi et faire du Cameroun un pays où les populations ne souffrent pas de la faim.”
En effet, cette nouvelle campagne débute dans un contexte de chaleur intense, ce qui n’est pas favorable aux rendements agricoles et à l’élevage, selon les prévisions météorologiques officielles. Cependant, outre les aléas climatiques, la campagne agricole de 2024, tout comme les deux précédentes, est marquée par la hausse des prix des intrants agricoles sur le marché, tels que les engrais et les pesticides. Par exemple, le prix de l’urée a augmenté de 293% entre janvier 2020 et janvier 2022, d’après les chiffres de l’organisation patronale Gicam (devenu Gecam).
Cette situation est le résultat de la période post-Covid, amplifiée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. En effet, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), la Russie représente le principal fournisseur d’engrais au Cameroun, avec une part de marché de 43%, contre seulement 11% pour la Chine. En 2022, le pays a importé 129 600 tonnes d’engrais, pour un coût total de 66,4 milliards de FCFA. Par rapport à l’année précédente, la valeur de ces importations a augmenté de 81,6%, car en 2021, le Cameroun avait dépensé seulement 36,5 milliards de FCFA pour importer 203 324 tonnes d’engrais. Ces chiffres illustrent la hausse des prix.