Dans une déclaration récente, Maurice Kamto, éminent homme politique et avocat camerounais, a proposé l’organisation des États généraux du foncier dans le pays. Cette initiative ambitieuse vise à réunir les autorités coutumières, gardiennes des traditions et des terres ancestrales, pour débattre et adopter une législation foncière plus adaptée aux réalités socioculturelles du pays. L’objectif ultime est de protéger les communautés et les individus tout en offrant une sécurité accrue dans les transactions foncières. Cet article explore l’importance de cette proposition pour l’accélération du développement du pays, en particulier dans le secteur agricole.
Contexte foncier au Cameroun
Le Cameroun, pays d’Afrique centrale, possède une richesse foncière considérable et joue un rôle important dans le secteur agricole. Cependant, la législation foncière actuelle ne parvient pas toujours à refléter les réalités socioculturelles et à protéger efficacement les droits des communautés locales. Des problèmes tels que l’accaparement des terres, les conflits fonciers et l’insécurité juridique persistent, compromettant ainsi le développement durable du pays.
Les autorités coutumières – gardiennes des traditions et des terres ancestrales
Les autorités coutumières jouent un rôle crucial dans la préservation des traditions et la protection des terres ancestrales au Cameroun. Leur expertise et leur connaissance approfondie des réalités locales en font des acteurs clés pour repenser la législation foncière. Leur participation directe et effective aux États généraux du foncier pourrait garantir une représentation équitable des intérêts des communautés autochtones et contribuer à l’élaboration de politiques plus justes et équilibrées.
Réflexion sur une législation foncière adaptée
Les États généraux du foncier offriraient une plateforme de dialogue et de délibération permettant de repenser la législation foncière actuelle. Il est essentiel de prendre en compte les réalités socioculturelles du pays, notamment les pratiques traditionnelles de gestion des terres et les systèmes de tenure existants. Une législation foncière adaptée devrait garantir la sécurité juridique des droits fonciers, prévenir l’accaparement des terres et promouvoir une utilisation durable des ressources naturelles.
Protection des communautés et des individus
L’un des objectifs majeurs des États généraux du foncier est de protéger les communautés et les individus contre les abus et les injustices foncières. Cela inclut la protection des droits des populations autochtones, des petits agriculteurs et des groupes marginalisés. En adoptant une législation équitable, le Cameroun pourrait garantir une distribution plus équitable des terres, renforcer la sécurité alimentaire et favoriser un développement inclusif.
Accélération du développement, en particulier dans le domaine agricole
Une législation foncière adéquate est une condition essentielle pour accélérer le développement du pays, en particulier dans le secteur agricole. L’agriculture joue un rôle vital dans l’économie camerounaise, et une législation foncière réformée favoriserait des investissements plus sûrs et durables dans ce domaine. La sécurité foncière encouragerait les agriculteurs à améliorer leurs pratiques, à investir dans des infrastructures agricoles et à accéder plus facilement aux crédits, stimulant ainsi la productivité et la croissance économique.
Les États généraux du foncier proposés par Maurice Kamto offrent une opportunité unique de repenser la législation foncière au Cameroun. En intégrant la participation directe et effective des autorités coutumières, ces discussions pourraient aboutir à l’adoption d’une législation qui reflète mieux les réalités socioculturelles du pays, protège les communautés et les individus, et favorise le développement durable. Il est temps de mettre en place des mesures concrètes pour garantir la sécurité foncière et promouvoir l’équité dans l’accès aux ressources foncières. Les États généraux du foncier pourraient ainsi constituer un jalon important vers un avenir plus prospère et durable pour le Cameroun.
Emmanuel Ekouli