Pour résoudre ce qui apparaît être le problème politique central de l’heure, la confiscation des rennes de l’ État par le Parti- État qu’est devenu le RDPC, la solution est entre les mains du peuple et donc dans l’urne. Certains politistes sérieux comme Jean Takoungang semblent en douter. Ce faisant, ce doute ouvre la boîte de Pandore qui entreverrait que la solution à ce problème soit par l’ insurrection civile, soit par un pronunciamento militaire. Ce couvercle viendrait il à être ouvert qu’il signerait une défaite intellectuelle de ceux qui ont pour vocation de penser et faire la politique au Cameroun.
J’ ai fait mettre genoux à terre au RDPC en le ramenant en dessous de 50%, ce qui m” a permis d’entrer dans l’ Exécutif Communal dans un fief réputé imprenable du parti au pouvoir, Monatélé dans la Lekié, grâce au vote des populations.
Le débat en recherche de solutions devrait porter en réalité sur deux aspects, ou mieux, sur la réponse à deux questions:
1/ Comment faire fondre l’hégémonie culturelle ( au sens de Gramsci, proche du lavage de cerveau) que le RDPC a sur l’espace public politique et rendre audible les propositions alternatives ?
2/ Comment atteindre la masse critique de la population mobilisable pour voter contre le parti au pouvoir et défendre sa victoire au cas où certains tenteraient de la voler?
C”est aux réponses à une stratégie en tenailles à concevoir à ce sujet que nous devons nous atteler, classe politique et société civile ensemble, en se convaincant que dans le contexte actuel, le RDPC peut être battu à 60/40 %.
Il subsiste toutefois une grande menace blocante: le messianisme qui taraude l’ esprit de certains leaders politiques. Et pourtant, il est clair que le caractère clivant de ces figures en font désormais les plus grands communs diviseurs du peuple et donc des électeurs. A l’heure où l’ atout maître pour mobiliser la masse critique est d’ être un rassembleur, il est à craindre que certaines ambitions doivent être refreinées pour attendre meilleure conjoncture lorsque ces gens auront polis leur profils.
L’ ultime oeuvre à mener est donc de développer des arguments mobilisant les votants en tant qu’ électeurs interressés par une offre politique allant dans le sens de leurs préoccupations et attentes plutôt que comme militants se soumettant au mot d’ordre de partis. L’ importance de figures locales crédibles pour relayer cette offre s’ avèr être ici une exigence cardinale.
Au delà des supputations sur des thèmes inappropriés comme le sempiternel débat sur le Code électoral, il est ici proposé la feuille de route pour une victoire possible sur le RDPC. Comprenne qui pourra.
Sa Majesté Célestin Bedzigui
Président du PAL