Dans une affaire portée devant le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi le 25 avril 2024, Abdouraman Hamadou Babba, un citoyen camerounais, accuse M. Erik Essousse, le Directeur Général des Élections à ELECAM, de confisquer le pouvoir du peuple souverain de désigner ses dirigeants en refusant de publier la Liste Électorale Nationale conformément à la loi électorale du Cameroun. Selon Babba, cette non-publication permet à ELECAM de manipuler les résultats des élections dans le pays et de violer les droits des électeurs.
Le rôle du Directeur Général des Élections
L’article 81 du Code Électoral camerounais confère au Directeur Général des Élections la responsabilité de tenir le fichier électoral national. Ce fichier est crucial pour les réclamations et les contestations électorales, qui doivent être basées sur la Liste Électorale Nationale et non sur les listes provisoires publiées au niveau des antennes communales d’ELECAM. Babba souligne que le refus de publier la Liste Électorale Nationale empêche les électeurs de vérifier leur inscription, de faire des réclamations et d’exercer leur droit de recours en cas de rejet.
Les conséquences de la non-publication de la Liste Électorale Nationale
Selon Babba, la non-publication de la Liste Électorale Nationale pour l’année 2023 a des conséquences graves pour les électeurs camerounais. Elle empêche ceux qui se sont inscrits pendant la période spécifiée de vérifier si leurs inscriptions ont été prises en compte et d’effectuer des réclamations en cas d’erreur. De plus, elle limite la visibilité sur le nombre réel d’électeurs inscrits, ce qui crée de l’incertitude et expose les électeurs à des désagréments le jour du vote.
Le pouvoir de désigner les dirigeants
Selon Babba, en confisquant la Liste Électorale Nationale et en la manipulant à sa guise, M. Erik Essousse s’arroge en réalité le pouvoir de désigner les dirigeants du Cameroun, y compris le Président de la République, les députés, les conseillers municipaux, les sénateurs et les membres des exécutifs régionaux. Cette situation remet en question la souveraineté du peuple camerounais dans le processus électoral.
L’affaire opposant Abdouraman Hamadou Babba à M. Erik Essousse, le Directeur Général des Élections à ELECAM, met en lumière la question de la non-publication de la Liste Électorale Nationale et de ses conséquences sur le pouvoir du peuple camerounais de désigner ses dirigeants. Selon Babba, cette non-publication confère à ELECAM un pouvoir excessif et permet la manipulation des résultats électoraux. Il appelle à une réforme du processus électoral afin de garantir la transparence, la confiance et le respect des droits des électeurs.
Emmanuel Ekouli