L’ancien Premier ministre jouit du soutien total du locataire du palais d’Etoudi qui souhaite le voir décrocher ce strapontin pour porter la solution du Cameroun pour la résolution des conflits dans le monde.
Dans son discours adressé aux corps diplomatique le 5 janvier 2024, le président de la république du Cameroun Paul Biya a clairement exprimé l’ambition du Cameroun à occuper la présidence de la 79e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU). La diplomatie camerounaise a sorti du chapeau le nom de l’ancien Premier ministre Philemon Yang pour occuper ce poste depuis l’année dernière. Cette fois, c’est le président en personne qui s’engage dans une opération de charme pour faire gagner son ancien proche collaborateur. Il a donc de manière officielle sollicité le soutien du corps diplomatique pour cette candidature : « je sollicite votre soutien à tous », a-t-il fait savoir aux diplomates étrangers accrédités au Cameroun.
Difficile de savoir si cet appel va suffire à garantir la victoire à Philemon Yang, très discret depuis sa sortie du gouvernement en 2019. Une chose est toutefois certaine c’est que l’exécutif camerounais est bien décidé à se mouiller pour que ce magistrat anglophone de 77 ans, habitué des ors de palais et des cercles du pouvoir accède à la présidence de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Une véritable première car il est rare de voir le président Paul Biya s’engager dans un tel dossier.
Tout porte à croire que le président camerounais est pressé de faire prévaloir son attachement pour le dialogue dans les conflits qui rongent le monde en ce moment. Une position qu’il n’a pas cessé de défendre depuis des années. De peur de prêcher dans le désert, Paul Biya espère que cette option va s’imposer si Philemon Yang débarque à l’ONU. Ce qui est d’ailleurs loin d’être un secret dans la mesure où il l’a clairement indiqué aux diplomates étrangers qui l’écoutaient le 5 janvier dernier.
Un calcul de président camerounais loin d’être mauvais puisque le poste pour lequel Philemon Yang candidate est loin d’être anodin. L’Assemblée Générale de l’ONU est l’un des événements les plus significatifs du calendrier diplomatique mondial. Cette instance réunit chaque année des délégations de tous les coins de la planète pour discuter des défis pressants et des opportunités de coopération. Cet organe principal de l’ONU incarne l’idéal de dialogue multilatéral et de recherche collective de solutions aux problèmes mondiaux.
Tout laisse croire que Philemon Yang a des chances de remporter cette compétition. Il bénéficie d’une longue carrière politique au Cameroun, ayant occupé des postes de responsabilité, notamment celui de Premier ministre pendant plus de dix ans. Son expérience et sa connaissance approfondie des affaires internationales peuvent être des atouts considérables dans sa quête pour présider l’Assemblée général de l’ONU.
A ça il faut ajouter que Paul Biya, en tant que président du Cameroun depuis 1982, est l’une des figures politiques les plus influentes du continent africain. Son poids politique et son réseau diplomatique pourraient jouer un rôle significatif dans la promotion de la candidature de Philemon Yang. L’appui de Paul Biya pourrait contribuer à renforcer la crédibilité de la candidature de Philemon Yang aux yeux des autres États membres.
L’Assemblée Générale, composée des 193 États membres de l’ONU, qui se réunissent annuellement à New York pour une session ordinaire. C’est une tribune où chaque nation, grande ou petite, a la possibilité de s’exprimer, de partager ses préoccupations et de contribuer à la recherche de solutions aux enjeux mondiaux. Cette assemblée joue un rôle essentiel dans la promotion de la paix, du développement durable, des droits de l’homme et de la coopération internationale.
En plus des sessions ordinaires, des sessions spéciales peuvent être convoquées pour traiter des crises urgentes. Ces réunions permettent une réaction rapide et coordonnée de la communauté internationale face aux défis immédiats, renforçant ainsi le rôle de cette assemblée générale en tant que plateforme réactive.
Cette dernière adopte des résolutions non contraignantes qui expriment la volonté collective des États membres. Bien que ces résolutions ne soient pas juridiquement contraignantes, elles jouent un rôle crucial en influençant l’opinion internationale et en guidant les actions ultérieures des États.
CHARLÈNE KAMGA