Le Parti Alliance Libérale (PAL) a récemment exprimé son mécontentement suite à l’interdiction qui lui a été imposée de faire défiler ses militants lors de la fête nationale du 20 mai 2024. Célestin Bedzigui, Président National du PAL, a dénoncé cette décision et l’a qualifiée de forfaiture, remettant en question sa légitimité et sa conformité aux lois et règlements en vigueur dans le pays.
L’interdiction a été justifiée par le fait que le PAL, ainsi que d’autres partis politiques, ne sont pas représentés à l’Assemblée Nationale. Cependant, selon Célestin Bedzigui, cette limitation n’est fondée sur aucune disposition légale et ne peut donc être justifiée. En vertu de l’Article 121 de la Loi portant Code Électoral, le PAL est autorisé à investir un candidat à l’élection présidentielle en raison de sa représentation dans un Conseil Municipal. Cette réalité soulève la question de savoir pourquoi un parti ayant le droit d’investir un candidat à la présidence peut voir ses militants être privés de leur droit de participer à une activité patriotique.
Le PAL considère cette interdiction comme une grave régression politique, allant à l’encontre des slogans d’unité et de vivre ensemble prônés par les autorités. Selon le parti, cette décision démontre la volonté de restreindre la liberté du peuple et de confisquer la République, afin de maintenir le pays sous le joug d’un régime de plus en plus illégitime et injuste.
À titre d’exemple, lors des dernières élections municipales à Monatélé, le PAL et un autre parti ont obtenu la majorité des voix, reléguant le parti au pouvoir, le RDPC, à moins de 50% des voix. Cependant, avec cette mesure controversée, le RDPC, minoritaire dans la circonscription, bénéficiera du monopole de la représentation des partis politiques lors des célébrations du 20 mai, tandis que les partis ayant obtenu la majorité du vote populaire seront mis à l’écart.
Le PAL accuse les responsables politiques en place d’attenter à la démocratie et à la paix civile en multipliant les actes provocateurs. Ils estiment que ces actions visent à pousser le peuple à la violence, ce qui permettrait aux autorités de justifier une répression brutale, voire un recours à l’armée.
Cependant, le PAL se refuse à tomber dans ce piège et affirme que son arme sera le bulletin de vote lors des élections de 2025. Célestin Bedzigui appelle ainsi à l’unité de la classe politique et encourage tous les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales afin de prendre leur revanche pacifiquement dans les urnes lors du prochain scrutin.
Le PAL espère que cette mobilisation massive de la population permettra de restaurer la démocratie, de mettre fin à la confiscation de la République et de rétablir la légitimité des institutions.
Emmanuel Ekouli