Le gouvernement camerounais a récemment annulé un projet qui aurait attribué une superficie de 400 000 hectares à la société Lyrebird Capital Company Limited (LCCL) pour la production industrielle de manioc dans la région du Centre du Cameroun. Cette décision intervient après une révélation publique du projet et une contestation populaire croissante. Les autorités ont pris en compte les leçons tirées des précédentes confrontations entre les populations locales, les ONG et les promoteurs de grands projets agro-industriels.
Le projet contesté
Le projet de la société Lyrebird Capital Company LTD visait à obtenir une superficie de 400 000 hectares pour la production industrielle de manioc dans l’arrondissement de Nanga-Eboko, région du Centre du Cameroun. Cependant, cette entreprise était relativement inconnue du public et ses activités réelles restaient mystérieuses. L’annonce du projet a suscité un émoi au sein de l’opinion publique en raison de l’étendue des terres qui auraient été cédées à une entreprise peu connue.
Contestation et rétractation
La révélation du projet a entraîné une contestation populaire, notamment sur les réseaux sociaux, où des voix se sont élevées contre l’attribution de 400 000 hectares de terres à une entreprise dont les activités étaient floues. Les populations locales ont exprimé leur inquiétude quant à la préservation de leur patrimoine foncier et ont rappelé les précédentes confrontations avec des projets similaires. Face à cette pression, le gouvernement camerounais a pris la décision de rétracter l’autorisation accordée à la société Lyrebird Capital Company LTD.
Leçons tirées des projets précédents
Le gouvernement a pris en compte les expériences passées avec des projets agro-industriels similaires. Dans le cas de Neo Industry (cacao) dans la région du Sud et d’Herakles Farms (palmier à huile) dans la région du Sud-Ouest, les populations locales, soutenues par des ONG internationales, ont résisté et finalement obtenu l’annulation des concessions foncières accordées à ces entreprises. Face à la pression des ONG et pour éviter une contestation populaire, le gouvernement a décidé de revenir sur son projet d’attribution de terres à la société Lyrebird Capital Company LTD.
La décision du gouvernement camerounais d’annuler l’attribution de 400 000 hectares de terres à la société Lyrebird pour la production de manioc est une réponse à la contestation populaire et à la pression des ONG. Cette décision montre une prise de conscience des conséquences sociales et environnementales des grands projets agro-industriels et témoigne de la volonté de préserver les intérêts des populations locales et leur patrimoine foncier. Il reste maintenant à voir quelles seront les prochaines étapes pour l’utilisation de ces terres et si des projets plus durables et inclusifs seront envisagés à l’avenir.
Emmanuel Ekouli