Le ministre de l’Administration territoriale a lancé une mise en garde sévère contre les députés Cabral Libii et Maurice Kamto, alimentant les inquiétudes sur la liberté d’expression politique.
Le 24 mai 2024, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (MINAT) au Cameroun, a adressé une menace directe au député Cabral Libii, leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN). Selon le MINAT, Cabral Libii aurait tenu des propos jugés désobligeants envers le Président Paul Biya.
Dans des termes sans ambiguïté, Atanga Nji a averti Libii : “Il faut que cela cesse avant qu’il ne soit trop tard pour ce député.” Cette déclaration menaçante vise clairement à intimider l’opposition et à dissuader toute critique future envers le chef de l’État.
La mise en garde ne s’est pas limitée à Cabral Libii. Le MINAT a également cité Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), en l’avertissant de s’abstenir d’utiliser la formule “Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes” dans ses discours, une formule réservée selon lui au Président Biya.
Ces menaces s’inscrivent dans un contexte politique tendu au Cameroun, marqué par des accusations récurrentes de répression de l’opposition par le gouvernement. En menaçant publiquement des députés et en imposant des restrictions sur leur langage, le MINAT semble renforcer le contrôle autoritaire sur le débat politique.
Les réactions ont été diverses, avec certains soutiens au gouvernement justifiant ces mesures, tandis que de nombreux observateurs y voient une tentative de museler l’opposition et de restreindre la démocratie.
Ces événements soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir politique du Cameroun. En limitant la liberté d’expression de l’opposition, le gouvernement risque d’attiser les tensions et de susciter des réactions encore plus virulentes, menaçant ainsi la stabilité démocratique du pays.
Emmanuel Ekouli