L’UNFPA et ses partenaires s’engagent à éliminer la fistule obstétricale et à autonomiser les femmes et les filles, une maladie qui cause chaque année, environ 4 000 décès.
Ces décès maternels, pour la plupart évitables, laissent derrière eux un nombre encore plus élevé de femmes survivantes, dont beaucoup souffrent de complications, dont la plus grave et humiliante est la fistule obstétricale. La fistule obstétricale est une condition médicale dans laquelle une communication anormale se forme entre le vagin et la vessie ou le rectum, provoquant des fuites incontinences d’urine ou de matières fécales. Cependant, cette condition peut être évitée et traitée.
Au Cameroun, 78,9% des femmes atteintes de fistule sont à la recherche d’un traitement, tandis que seulement 17,4% des femmes présentant des symptômes de fistule subissent une opération. La majorité écrasante des femmes touchées par cette condition est jeune et provient de familles pauvres. En raison du manque de ressources financières pour couvrir les frais médicaux nécessaires à la réparation de la fistule, ces femmes vivent avec une condition qui les expose à la stigmatisation, à la violence et à la pauvreté. La fistule obstétricale devient ainsi la cause de leur exclusion sociale, de la perte de leurs moyens de subsistance, de la dépression et de la perte de leur estime de soi.
Face à cette situation alarmante, le gouvernement du Cameroun, par le biais du ministère de la Santé publique (MINSANTE), s’est engagé depuis de nombreuses années à améliorer l’accès aux soins de santé maternelle, néonatale et infantile. Une stratégie nationale de lutte contre la fistule obstétricale a été mise en place et est actuellement en cours de déploiement. Avec le soutien de partenaires tels que le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), des initiatives visant à sensibiliser la population, à renforcer les capacités techniques et opérationnelles des établissements de santé, à réaliser des campagnes gratuites de réparation et à soutenir la réintégration socio-économique des femmes réparées sont mises en œuvre, en particulier dans les communautés les plus vulnérables.
Depuis 2003, l’UNFPA mène la “Campagne Éliminer la Fistule” au Cameroun et accompagne le MINSANTE dans la lutte contre cette condition. À ce jour, plus de 1294 interventions chirurgicales gratuites de réparation de la fistule obstétricale ont été réalisées. L’Agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive travaille également à la prévention de cette condition, qui reste le meilleur moyen de lutte contre la fistule obstétricale. L’UNFPA soutient la mise en place et le développement de réseaux de soins obstétricaux et néonatals d’urgence à l’échelle nationale (SONU) pour prévenir la fistule obstétricale. De plus, l’organisation s’emploie à améliorer l’accès des populations aux services de planification familiale et aux soins prénatals. La formation et le déploiement de sages-femmes dans les établissements de santé sont également des mesures clés sur lesquelles s’appuie l’UNFPA dans sa lutte contre la fistule obstétricale. En outre, l’UNFPA élargit les perspectives d’avenir des filles en prolongeant leur séjour à l’école, en promouvant l’accès aux filières universitaires, scientifiques et techniques, et en fournissant des informations pour les aider à retarder le mariage et la première grossesse. L’organisation encourage également les communautés à lutter contre les inégalités sociales, éducatives et économiques en éduquant et en autonomisant lesfemmes et les filles.
Malgré les progrès réalisés, il reste beaucoup à faire pour éliminer la fistule obstétricale au Cameroun. La sensibilisation du public et la formation des professionnels de la santé sont essentielles pour prévenir cette condition et assurer un traitement adéquat. En outre, il est crucial de renforcer les systèmes de santé, en fournissant des ressources adéquates, des équipements médicaux et des infrastructures appropriées.
L’élimination de la fistule obstétricale ne peut être atteinte qu’en travaillant de manière globale et en impliquant tous les acteurs concernés, y compris les gouvernements, les organisations internationales, les professionnels de la santé, la société civile et les communautés elles-mêmes. Il est essentiel de combiner des approches médicales, sociales et économiques pour éliminer cette condition et autonomiser les femmes et les filles.
L’UNFPA et ses partenaires continueront de soutenir le gouvernement du Cameroun dans ses efforts pour éliminer la fistule obstétricale. Ensemble, ils travailleront à renforcer les services de santé maternelle, à sensibiliser la population sur les dangers de cette condition, à fournir des soins médicaux de qualité et à créer un environnement propice à la réintégration sociale et économique des femmes touchées.
La lutte contre la fistule obstétricale au Cameroun est une cause urgente et évitable. En unissant leurs forces, les acteurs de la santé et du développement peuvent faire progresser cette cause et améliorer la vie de nombreuses femmes et filles vulnérables. Il est temps d’agir et de donner à ces femmes la dignité et les opportunités qu’elles méritent.
Patricia A.