Dans une décision rendue le 21 mai, le juge des référés de la chambre civile et commerciale du Tribunal de première instance (TPI) de Maroua, Zizamle Essaya, a suspendu le congrès du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), prévu les 25 et 26 mai 2024 à Maroua. Cette décision a des implications majeures pour le parti d’opposition, car elle remet en question la capacité de Robert Kona à convoquer un congrès et confirme Cabral Libii en tant que président national du PCRN.
Contexte du conflit
Le PCRN a connu une lutte de pouvoir entre Robert Kona et Cabral Libii depuis le congrès de Guidiguis en mai 2019. À l’époque, Robert Kona avait cédé la présidence nationale du parti à Cabral Libii, mais il est revenu sur cette décision en arguant que le congrès n’était qu’une réunion et non un congrès formel. Il a ensuite engagé une procédure devant le Tribunal de première instance de Kaélé pour contester l’élection de Cabral Libii en tant que président.
Les arguments du juge des référés
Le juge Zizamle Essaya a motivé sa décision en se basant sur les statuts du PCRN. Selon l’article 7 de ces statuts, le congrès est convoqué par le président national, mais une session extraordinaire peut être convoquée par les deux tiers des membres du Comité directeur national. Le juge a souligné que les textes du parti ne confèrent pas à Robert Kona le droit de convoquer un congrès, et que le président national actuel est Cabral Libii. Il a également noté que la procédure d’annulation du congrès de Guidiguis introduite par Robert Kona est toujours en cours.
Conséquences de la décision
La suspension du congrès du PCRN a été accueillie favorablement par Cabral Libii et ses partisans, qui considèrent cette décision comme une victoire. Cabral Libii a même exprimé sa satisfaction dans une diffusion en direct sur sa page Facebook. En revanche, Robert Kona et son entourage sont restés silencieux jusqu’à présent. La réaction du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui soutient Robert Kona et critique Cabral Libii, est également attendue.
La suspension du congrès du PCRN par la décision du juge des référés remet en question la capacité de Robert Kona à reprendre le poste de leader de cette formation politique de l’opposition. La bataille de pouvoir entre Kona et Cabral Libii se poursuit, avec une procédure en cours devant le Tribunal de première instance de Kaélé. L’issue de cette affaire aura un impact significatif sur l’avenir du PCRN
Emmanuel Ekouli