Nairobi, au moins 13 morts dans les affrontements avec les forces de l’ordre. Le président Ruto promet un dialogue, mais les appels à manifester se poursuivent.
Deux jours après la violente répression des manifestations contre la loi de finances à Nairobi, le Kenya reste sous tension. Le bilan humain est lourd et les appels au dialogue se multiplient, mais les protestataires n’ont pas renoncé à poursuivre leur mobilisation.
C’est un Kenya sous le choc qui se réveille ce mercredi 26 juin. La veille, la capitale Nairobi a été le théâtre d’affrontements violents entre les forces de l’ordre et des dizaines de milliers de manifestants opposés à la nouvelle loi de finances. Selon l’association professionnelle des médecins, ces heurts ont fait au moins 13 morts.
Malgré un relatif calme ce matin, la répression de la veille a laissé des traces. De nombreuses écoles sont restées fermées et les commerces ont subi des dégâts. Le président William Ruto a appelé les forces de sécurité à agir contre les “criminels” qui veulent déstabiliser le pays.
Mais l’heure est aussi aux appels au dialogue. L’ancien président Uhuru Kenyatta s’est dit “attristé” par les pertes humaines et a exhorté les autorités à écouter les Kényans. L’opposant Raila Odinga et l’Union africaine ont également plaidé pour une résolution pacifique de la crise.
Sur le terrain, les manifestants n’ont pas renoncé. Certains ont d’ores et déjà annoncé leur intention de retourner dans la rue ce mercredi, non seulement contre la loi de finances mais aussi pour dénoncer la violence de la répression. Une figure du mouvement, la journaliste Hanifa Adan, a appelé à marcher “pacifiquement” jeudi en portant du blanc.
Au Kenya, la crise ouverte par la loi de finances n’est pas près de se refermer. Malgré les appels au dialogue, les manifestants restent déterminés à poursuivre leur mobilisation, au risque de nouvelles violences avec les forces de l’ordre. Le défi pour les autorités sera de trouver une issue apaisée à cette contestation.
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Emmanuel Ekouli
