Ce 24 septembre, à Bamako, Reporters sans frontières (RSF) a émis un appel poignant à la protection du journalisme local au Sahel, en collaboration avec plus de 500 radios communautaires de la région. Cet appel vital a été diffusé sous forme de capsules radiophoniques sur l’ensemble de ces médias locaux dans six langues : français, wolof, mooré, haoussa, bambara et fulfulde.
Les radios communautaires en Afrique de l’Ouest, en particulier, jouent un rôle essentiel dans le paysage médiatique. Cependant, leurs animateurs et journalistes paient un tribut lourd dans une région tourmentée par l’instabilité causée par les groupes armés, tandis que les autorités nationales semblent incapables de leur garantir une protection adéquate.
En moins d’un an, deux journalistes de radios communautaires ont été enlevés au Mali lors d’une attaque qui a coûté la vie à l’un de leurs collègues. De manière similaire, un journaliste de radio communautaire a perdu la vie au Tchad. Ces tragédies mettent en lumière le contexte sécuritaire précaire dans lequel opèrent les journalistes du Sahel, seuls professionnels de l’information encore présents dans ces zones inaccessibles pour d’autres.
Les radios communautaires sont des piliers de l’information et de la sensibilisation des populations locales. En tant que médias de proximité, elles s’adressent directement aux habitants dans les langues et formats les mieux adaptés. Ces radios essaiment sur l’ensemble des territoires nationaux, offrant des informations locales essentielles.
Il est impératif que la protection physique et financière de ces médias soit une priorité pour les autorités nationales, régionales et internationales. Dans un contexte où la liberté de la presse est menacée, RSF reste engagé à défendre cette liberté et à protéger les journalistes, que ce soit au Sahel ou ailleurs dans le monde.
Ensemble, nous devons demeurer mobilisés pour garantir à chaque individu le droit à une information fiable et indépendante. La liberté de la presse est un pilier essentiel de toute société démocratique, et sa protection doit être une préoccupation de tous.
Emmanuel Ekouli