Tribune Libre – Comment Eloundou Essomba est entré dans l’histoire

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Le samedi 19 octobre 2024 à 18h 40, alors que le ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba se trouve encore dans son village où il y fait de l’agriculture chaque week-end, il est informé qu’un incident majeur est survenu dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS), entraînant une perturbation de la fourniture de l’électricité dans l’ensemble des régions connectées audit réseau. Aussitôt, le membre du gouvernement instruit les équipes d’Eneo et de la Sonatrel d’identifier rapidement les causes. Au même moment, il prend la direction de son bureau à Yaoundé où il tente de rassurer les Camerounais via un communiqué de presse. Les premières causes identifiées par la Société Nationale de Transport de l’Electricité (SONATREL) font état de ce que, pendant le temps orageux qui prévalait, un coup de foudre violent s’est abattu sur la ligne 225 KV Songloulou-Mangombe, et par un effet domino, a entraîné l’effondrement du RIS.


Une fois les causes identifiées, le Ministre de l’Eau et de l’Energie, a directement mobilisé les équipes sur le terrain. Deux heures de temps après d’intenses travaux, la situation a été rétablie. La proactivité du Minee est célébrée par les populations sur les réseaux sociaux. Et le Cameroun est cité en exemple en matière de gestion des crises énergétiques par Radio France Internationale (Rfi), alors que le Nigeria et Cuba peinent à résoudre les perturbations d’électricité dues aux mêmes causes pendant la même période. Rappelons que ce jour-là, cet homme, dévoué corps et âme au président de la République et qui suit ses instructions à la lettre, est parti du bureau autour de minuit après avoir mis en place une équipe de veille.

Quid du timing de l’incident?

Indiquons que cet incident majeur arrive au moment où les Camerounais célèbrent encore l’entrée en scène du barrage de Nachtigal. En effet, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a présidé le 10 mai 2024 la cérémonie d’injection des premiers mégawatts du barrage de Nachtigal, construit dans la région du Centre du pays. Le démarrage du premier groupe de cette infrastructure énergétique a, dès le départ permis d’injecter 60 MW d’énergie supplémentaires dans le Réseau interconnecté Sud (RIS), qui couvre sept des 10 régions du Cameroun. L’injection des premiers mégawatts de Nachtigal dans le réseau électrique camerounais avait eu un impact significatif sur les perturbations observées dans la distribution de l’électricité dans le pays.
A cette occasion, le Minee avait indiqué que la mise en service des six autres groupes se ferait progressivement, à la cadence d’un groupe de 60 MW chaque mois, dans la perspective d’une mise en service commerciale de la centrale en décembre 2024. À cette date, toutes les capacités de production seront installées et mises en service. Chose promise, chose due. L’on assiste depuis lors chaque mois à la mise en service d’un groupe.
Dans cette optique, Gaston Eloundou Essomba, a effectué ce 19 septembre 2024 une visite de travail sur le site du barrage de Nachtigal (420 MW), infrastructure énergétique en cours de finalisation dans la région du Centre. « Il ressort aujourd’hui que, sur les sept groupes (60 MW chacun) qui constituent l’ouvrage, trois sont désormais mis en production. On vient de mettre en production le 3e groupe, ce qui porte à 180 MW la puissance que le barrage injecte actuellement dans le réseau. L’objectif qui a été fixé est de mettre en service un groupe supplémentaire chaque mois. Donc, en octobre, on aura certainement le 4e groupe avant la fin du mois. Et les choses évolueront ainsi pour qu’au plus tard, fin janvier 2025, les sept groupes soient en production », a déclaré le ministre Eloundou Essomba au terme de sa visite.
À en croire le membre du gouvernement, « l’étape suivante est de pouvoir garantir la disponibilité des infrastructures de transport. Nous allons continuer notre visite sur le corridor des lignes de transport jusqu’à Douala pour être sûrs qu’il y a une synchronisation en termes de calendrier, pour pouvoir évacuer en temps réel l’énergie produite à Nachtigal, et pouvoir réduire de manière substantielle les désagréments que les populations connaissent aujourd’hui du fait du déficit de production ou d’une infrastructure de transport inadéquate ».
Dans tous les cas, tous les groupes seront opérationnels d’ici à la fin de l’année.
La centrale de Nachtigal doit fournir une puissance de 420 MW dans le Réseau interconnecté Sud, faisant ainsi de Nachtigal la centrale électrique la plus puissante du Cameroun.
Investissement d’un montant total de 786 milliards de FCFA, le barrage de Nachtigal va surtout permettre, à terme, d’augmenter de 30%, d’un seul coup, les capacités de production de l’électricité au Cameroun. Cette infrastructure énergétique va également doper la contribution de l’hydroélectricité dans le mix énergétique, avec pour corollaire des économies substantielles sur les achats des combustibles destinés à faire tourner les centrales thermiques d’appoint, éparpillées sur le territoire national. C’est la première infrastructure hydroélectrique de la SND 30 ayant pour vocation de contribuer à la production de 5000 MW d’ici à 2030.
Nachtigal fera également du Cameroun le pionnier de l’exportation de l’énergie électrique en Afrique centrale. Ceci à la faveur du Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun au Tchad (Pirect), qui permettra au Cameroun de fournir à cet autre pays de l’Afrique centrale 100 MW d’électricité à l’horizon 2027.
De nombreux autres projets liés à la production de l’énergie électrique ont déjà pointé le bout de leur nez.
Au cours d’une descente sur le terrain qu’il a effectué du 19 au 23 septembre 2023 dans la partie septentrionale du Cameroun, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a inauguré les deux plus grandes centrales solaires du pays. Dotées d’une capacité cumulée de 30 MW, ces infrastructures énergétiques ont été construites dans les villes de Guider, dans la région du Nord, et de Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord.
L’entrée en service officielle de ces deux centrales solaires améliore de manière substantielle la qualité du service public de l’électricité dans la partie septentrionale du pays, jadis sujette à des baisses drastiques de production du barrage de Lagdo, dues à des problèmes d’hydrologie. Ces centrales induisent l’arrêt des centrales thermiques autrefois utilisées pour renforcer l’offre de production dans cette partie du pays, générant ainsi des économies budgétaires pour l’État.
Mais, bien qu’elles soient inaugurées et officiellement mises en service, les centrales solaires de Maroua et Guider, qui injectent leurs mégawatts dans le réseau interconnecté Nord (RIN) depuis fin 2022, ont contribué à améliorer la fourniture de l’électricité dans la partie septentrionale du Cameroun. Selon Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays, au premier trimestre 2023, par exemple, les régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord, qui constituent le RIN, n’ont pas connu les habituels délestages pour cause de déficit de production. Il s’agit d’une grande première depuis 3 ans, alors que les centrales solaires modulaires sus-mentionnées n’injectaient sur cette période qu’entre 15 et 18 MW dans le réseau.
Pour rappel, le projet d’installation de centrales solaires modulaires dans la partie septentrionale du Cameroun remonte à l’année 2021. En effet, c’est cette année-là que le gouvernement camerounais, par le truchement du ministère de l’Eau et de l’Énergie, valide l’offre de la société Scatec. Cette entreprise norvégienne se propose alors de résorber au moyen de la construction de centrales photovoltaïques d’une capacité de 30 MW, la baisse drastique du niveau des eaux dans le barrage de Lagdo, qui a ramené la production de cette infrastructure à seulement 20 MW, sur une capacité installée de 72 MW.
Dans la foulée, la Centrale solaire photovoltaïque de Bindoumba a elle aussi été mise en service. Une phase qui rentre dans le cadre du « Projet d’électrification de 200 localités par systèmes solaires photovoltaïques ». Initié en 2016 par le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), avec pour objectif d’électrifier à termes, 1 000 localités du Cameroun par système solaire photovoltaïque, le projet d’électrification rurale poursuit sa mise en œuvre.
La première étape bouclée en 2018 a permis la mise en service de 166 centrales solaires ainsi que les réseaux de distribution grâce à un crédit acheteur de 53 milliards de FCFA auprès du partenaire technique chinois Huawei Technologies Co Ltd.
En termes d’énergie électrique, le Cameroun sort de loin. Signalons que d’autres ouvrages de production sont en cours de réalisation, notamment le barrage de Kikot. Il ne faut pas oublier qu’à côté de cela, le Minee veille à ce que les ouvrages de transport de l’énergie électrique soient opérationnels.
Il serait fastidieux de recenser tous les projets énergétiques chevillés au corps du Minee. L’homme est caractérisé par sa promptitude et son goût pour l’anticipation.
Déjà, quand il est nommé ministre de l’eau et de l’énergie, il se donnera pour mission de prendre le pouls de la situation dans son secteur. Avec ses équipes techniques, il fera le tour du triangle national afin de recenser les besoins en termes d’électrification. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a une parfaite maîtrise des dossiers y relatifs. C’est sur cette base qu’il livrera le plan de développement du secteur d’électricité au Cameroun qui évalue à 6000 milliards frs cfa les investissements à effectuer dans ce domaine. Le projet sera validé par la banque mondiale et les autres institutions financières internationales. L’une des premières priorités de ce plan est justement le barrage de Nachtigal dont la production sert aujourd’hui dans les ménages.

De l’eau à profusion

Les vannes des installations du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS) ont officiellement été ouvertes ce 20 août 2024 par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba. C’est un projet porté par le président de la République lui-même et mené de main de maître par le ministre de l’eau et de l’énergie. Depuis lors, Yaoundé et ses environs sont entrés dans une nouvelle ère avec la mise en service officielle du PAEPYS. Ce projet ambitieux, fruit d’un investissement majeur, est venu répondre à un besoin crucial de la population. Le problème de ruptures d’alimentation en eau dans beaucoup de quartiers était dû au fait que pendant que la demande tournait autour de 260 000 m3 par jour, la production atteignait à peine 180 000 m3 par jour. Un déficit structurel chronique de 80 000 m3 par jour.
C’est donc avec grand soulagement que le ministre Gaston Eloundou Essomba va affirmer qu’à : « partir de maintenant, nous pouvons dire haut et fort que l’eau du PAEPYS coule dans les réservoirs de Yaoundé ». Car, soutiendra-t-il, « à travers le PAEPYS, nous avons une production qui va largement au-delà de la demande. Nous sommes donc en mesure désormais, de couvrir la demande de toute la ville de Yaoundé et les environs, c’est à dire les villes comme Obala et Batchenga ».
Le PAEPYS a aussi un caractère futuriste. Le projet pourra couvrir les besoins des populations jusqu’en 2040.
Pour permettre au maximum de Camerounais d’avoir accès à cette eau, le chef de l’État a instruit les ministères des Finances et de l’Economie, de trouver dans l’espace budgétaire 2024, 10 milliards de FCFA, et cela a déjà été fait et CAMWATER a passé des marchés.
Dans la même veine, CAMWATER devra, selon le membre du gouvernement, construire dans les prochains jours, à travers cette dotation spéciale du chef de l’État, 60 km de canalisation et procéder à la connexion de 200 000 nouveaux ménages. Ce qui revient à dire qu’au moins un million de Camerounais supplémentaires, auront accès à l’eau à travers le PAEPYS et cet appui accordé par le chef de l’Etat.
La mise en service officielle du Paepys, l’une des plus grandes réalisations de l’ère Biya. Et cela ne s’arrête pas là. D’autres projets de ce type sont dans le pipe, notamment celui relatif à Douala et ses environs.
De même, les travaux de la première phase du projet de fourniture en eau potable de neuf villes, qui concernaient les villes de Kribi, Bafoussam, Bamenda et Sangmélima sont achevés depuis 2021 et ont permis d’apporter une production supplémentaire journalière d’environ de 38 000 m3 pour l’ensemble des villes concernées.
Le 03 mai 2024, la phase 2 dudit projet a été lancée à Yabassi. Objectif, améliorer l’offre en eau potable en qualité et en quantité. Il s’agit entre autres de réhabiliter et étendre les installations de production pour une capacité de 600 m3/j ; renouveler les équipements et installations électromécaniques; densifier le réseau de distribution.
A l’issue de ces travaux, la population supplémentaire qui bénéficiera du nouveau système d’alimentation en eau potable (SAEP) est estimée à environ 8000 habitants (soit 800 ménages), un chiffre extensible à 13 500 habitants à l’horizon 2030.

Par Zephirin Koloko

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