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Garoua, haut lieu de la vie politique camerounaise, a vibré hier samedi sous les slogans et les discours du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC). À huit mois de l’élection présidentielle, Issa Tchiroma Bakary, président national du parti et ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a tenu un meeting de grande envergure pour relancer la machine électorale de son mouvement. Un message clair a été délivré : “Personne ne peut gouverner le Cameroun sans avoir coché les cases septentrionales.” Une déclaration qui souligne l’importance stratégique des régions du Nord dans l’équation politique camerounaise.
Après Maroua la semaine dernière, c’est à Garoua, capitale de la région du Nord, que le FSNC a choisi de resserrer les rangs de ses militants. Devant une foule enthousiaste, Tchiroma Bakary a insisté sur la nécessité de s’inscrire massivement sur les listes électorales. “L’inscription sur les listes électorales est notre première bataille. Sans elle, nous ne pourrons pas faire entendre notre voix”, a-t-il martelé. Un appel à la mobilisation qui intervient dans un contexte où le parti, comme d’autres formations politiques, fait face à des divisions internes et à un certain essoufflement.
Les septentrionaux, un électorat incontournable
Les régions septentrionales du Cameroun, composées de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, représentent un réservoir électoral majeur. Avec une population jeune et en croissance rapide, ces régions sont souvent perçues comme le bastion de l’électorat septentrional, traditionnellement influent dans les équilibres politiques nationaux. Tchiroma Bakary, lui-même originaire du Nord, sait que la conquête de ce territoire est essentielle pour toute ambition présidentielle. “Les septentrionaux sont la clé de la stabilité et du succès politique au Cameroun”, a-t-il déclaré, rappelant l’histoire politique du pays où les leaders du Nord ont souvent joué un rôle pivot.
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Le président du FSNC a également profité de cette tribune pour rappeler les réalisations de son parti et du gouvernement dans ces régions, notamment en matière d’infrastructures et de création d’emplois. “Nous avons travaillé sans relâche pour améliorer les conditions de vie de nos populations. Mais il reste encore beaucoup à faire”, a-t-il ajouté, appelant à la patience et à la confiance de ses partisans.
Un parti en quête de cohésion
Le meeting de Garoua a également été l’occasion pour le FSNC de montrer un front uni, après des mois de tensions internes. Entouré de figures emblématiques du parti, comme l’Honorable Salmana Amadou Ali, député à l’Assemblée nationale et président national des jeunes du FSNC, Tchiroma Bakary a cherché à rassurer ses militants sur la solidité de leur mouvement. “Nous sommes une famille, et comme toute famille, nous avons nos différends. Mais aujourd’hui, nous sommes plus forts que jamais”, a-t-il affirmé.
Cette démonstration de force intervient à un moment crucial pour le FSNC, qui cherche à se positionner comme une alternative crédible face aux grands partis traditionnels. Avec une élection présidentielle qui s’annonce serrée, le parti de Tchiroma Bakary mise sur une stratégie de terrain, en s’appuyant sur ses réseaux locaux et en capitalisant sur les spécificités culturelles et sociales des régions septentrionales.
Une campagne qui s’intensifie
Le meeting de Garoua marque le début d’une série de mobilisations que le FSNC compte organiser dans les semaines à venir. Après les régions du Nord, le parti prévoit de se rendre dans d’autres zones stratégiques du pays, notamment dans l’Ouest et le Littoral, où il espère séduire de nouveaux électeurs. “Notre objectif est de toucher chaque Camerounais, où qu’il se trouve. Nous voulons un Cameroun uni, fort et prospère”, a déclaré Tchiroma Bakary, en conclusion de son discours.
Alors que la campagne électorale s’intensifie, une chose est sûre : les régions septentrionales seront au cœur des enjeux politiques. Et pour Issa Tchiroma Bakary, comme pour les autres candidats, la conquête de ces terres sera déterminante pour accéder au pouvoir. Reste à savoir si le FSNC parviendra à transformer cette mobilisation en voix lors du scrutin présidentiel. Une chose est certaine : la bataille pour le Cameroun de demain a déjà commencé.
Adèle Amaléga