Un nouvel épisode de violence a secoué la région du Nord-Ouest du Cameroun. Des soldats camerounais auraient attaqué le quartier de Mamben, situé dans la localité de Pinyin, entraînant la mort d’au moins cinq civils non armés et blessant deux autres.

Parmi les victimes figure un homme mentalement instable originaire de Ndapang, ainsi que des frères jumeaux, Promise et Nji, issus du village de Kongfune.

Une attaque brutale qui sème la consternation

D’après des sources locales, les militaires auraient fait irruption dans la communauté et ouvert le feu sur des civils sans défense. Si les raisons de cette opération restent floues, des témoins évoquent une action menée dans le cadre des tensions persistantes entre l’armée et les groupes séparatistes qui sévissent dans les régions anglophones.

Les populations locales dénoncent une violence arbitraire, ciblant des personnes qui n’avaient aucun lien avec le conflit. La mort des jumeaux, en particulier, suscite une vive émotion, leur exécution étant perçue comme une illustration tragique de l’impunité qui règne dans la région.

Un climat de peur et d’impunité

Depuis le début de la crise anglophone en 2016, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre d’affrontements entre l’armée camerounaise et les groupes séparatistes. Cette guerre non déclarée a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.

Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement des exactions commises aussi bien par les forces de sécurité que par les combattants séparatistes. Cependant, les enquêtes sur ces massacres restent rares, et les auteurs de violences bénéficient souvent d’une impunité totale.

Appels à des enquêtes indépendantes

Face à cette nouvelle tragédie, des voix s’élèvent pour exiger une enquête indépendante afin d’établir les responsabilités et rendre justice aux victimes. Les autorités camerounaises, qui n’ont pas encore réagi officiellement à ces accusations, sont appelées à faire la lumière sur ces événements et à sanctionner les responsables.

En attendant, la population de Pinyin pleure ses morts et vit dans la peur d’une nouvelle attaque, tandis que la communauté internationale continue de s’interroger sur l’issue de cette crise qui semble s’enliser dans la violence et l’inaction.

Charles Chacot Chime

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