
Nous avons eu un entretien á la prison centrale de Kondengui dans la ville de Yaoundé avec Sop Tcheidjilo jules, jeune Camerounais militant engagé du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et diplômé de l’UIT de Douala.
Qui est Sop Jules ?
Je suis Sop Tcheidjio Jules âgé de 35 ans, père de famille et diplômé de l’UIT de Douala en qualité de Logisticien industriel, jeune entrepreneur avant mon arrestation.
Quelles sont les conditions de votre détention à la prison centrale de Kondengui ?
Si je réponds que tout se passe bien, considérez cela comme une farce.
Je dois vous rappelez que j’ai été victime d’une intervention chirurgicale il y’a 6 mois. Ceci est une conséquence directe de mon incarcération car je peux vous rassurer que si j’étais en liberté cela ne serait pas arrivé.
Depuis presque 5 ans, je vis dans le quartier le plus insalubre de la prison où les gens marchent en se frottant les uns sur les autres pour cause de surpopulation.
C’est le lieu où il y a le plus de criminels au mètre carré en Afrique Centrale.
Le fait de nous avoir envoyé mes camarades et moi à cette époque dans ce quartier était une recommandation de nos bourreaux qui avaient pour objectif de nous détruire moralement et même physiquement.
Je partage mon local de 20 mètres carrés avec plus de 40 personnes dans un quartier qui compte presque 2000 détenus.
Dans un tel environnement même l’air devient impropre à une bonne respiration.
Faire les besoins naturels ou se lavé est un véritable parcours du combattant car il faut s’armer de la patience. En somme nous vivons tous les jours le martyr.
L’on vous reproche de quoi ?
Il est toujours important de rappeler que jusqu’à nos jours mes amis politique et moi n’avons jamais faire l’objet d’une interrogation ou de confrontation par un magistrat.
Nous avons été condamnés par le tribunal militaire en notre absence.
Je découvre pour la première fois ce qu’on me reproche lorsque nos avocats paient les frais de procédure pour faire appel de la décision du tribunal militaire de Yaoundé me condamnant à 5ans de prison.
Dans le dossier de procédure mes avocats et moi découvrons que je suis poursuivi pour rébellion, insurrection, attroupement.
Qu’elle est la suite réservée à votre procédure ?
Mon dossier comme ceux de certains de mes amis politique sont pendants devant la cour suprême depuis presque 2 ans. Je me dois de le préciser car les Camerounais doivent le savoir.
En première instance le commissaire du gouvernement a fabriqué des faux procès-verbaux pour nous incriminer, les magistrats ont menti car ils ont dit que nous avions eu un procès contradictoire en présence des justiciables.
Je profite de cette occasion pour remercier une fois de plus le régisseur de la prison qui répondant par écrit à une requête déposée par mes amis politique et moi pour constater le fait que le magistrat disait nous avoir extrait de la prison pour un débat contradictoire, sa réponse a été celle de la vérité.
Dans sa note le régisseur de la prison qui est le patron de la prison précise qu’il n’a jamais reçu de mandat d’extraction et que même dans la main courante aucune équipe du greffe militaire n’est venue à la prison central de Kondengui ce jour là.
Y’a-t-il un procès en cours ?
Nous avons été notifié par le biais de nos avocats pour un procès le 15 mai 2025, presque un an de disette après la dernière audience.
Nous espérons cette fois que nous serons extraits ce jour là car les précédentes fois nous ne nous étions jamais rendus à la Cour suprême pour faute d’absence de mandat d’extraction.
Ceci est déjà une entorse à la loi car en matière criminel la Cour doit statut en présence du justiciable
Nous espérons que cette fois ils reviendront à la raison pour faire les choses dans les règles de l’art.
Que pensez-vous de la justice Camerounaise ?
Personnellement je pense que tout est à refaire. Je le dis parce qu’il faut être au cœur de nos procédures pour comprendre que le mal est très profond. Au Cameroun nous avons à faire à des Boko Haram judiciaire.
Lorsque vous avez des officiers de police judiciaire, des commissaires du gouvernement, des magistrats qui mentent, fabriquent des pièces, falsifient des documents, antidatent les documents dans l’optique de vous incriminer, cela relève la haute sorcellerie et j’ai vécu cela dans nos différentes procédures depuis 2019.